Devant la multitude de dossiers revendicatifs sur sa table, le département de Khalid Ait Taleb a repris le dialogue social avec les syndicats les plus représentatifs du secteur de la santé après quelques désaccords lors du dernier round. Il convient de rappeler que les sessions de dialogues, qui avaient commencé depuis le début de la pandémie du Covid-19 et même bien avant, ont été suspendues et n'ont apporté aucune nouveauté ni développement au profit des professionnels du secteur de la santé. Ainsi, les centrales syndicales ont rencontré la direction des ressources humaines du ministère de la santé, dans la perspective de présenter l'ensemble du dossier revendicatif au ministre de la santé lors d'une prochaine rencontre. Cette rencontre entre la DRH du ministère de la santé et les centrales syndicales du secteur, a été marquée par une unanimité autour de l'augmentation du montant de la prime de risque professionnelle de manière à garantir l'uniformité et l'égalité pour toutes les catégories professionnelles relevant du ministère de la santé. Selon des sources syndicales, cet amendement consiste en la détermination du montant de la prime de risque proposée, et l'inclusion des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes dans la liste des bénéficiaires de cette prime de risque professionnelle, après que cette indemnité ait été supprimée du système d'indemnisation actuel spécifié dans leur statut en vigueur. Les mêmes sources ont ajouté que le comité avait convenu à l'unanimité d'augmenter la valeur de la prime de risque professionnelle pour atteindre 4000 dirhams et de l'unifier pour tous les travailleurs du secteur de la santé publique. Ce montant sera donc ajouté au salaire net actuel touché par chaque catégorie. Concernant la prime de risque, Youness. Jaouhari, membre du Mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) qui lutte pour l'équité dans la prime de risque, estime que cette somme avancée par les deux parties pour l'ensemble du personnel de la santé du secteur public ne sera jamais acceptée par le ministère des finances. Selon lui, la mise en place de cette prime doit prendre en considération le danger auquel sont exposées des catégories de professionnels du secteur, notamment les médecins, infirmiers et techniciens de santé, plus que d'autres qui travaillent dans les départements administratifs et qui eux, sont loin du danger et moins exposés aux risques. Il considère ainsi que « ceci n'est qu'une manoeuvre pour cacher les vraies revendications des professionnels de la santé, » notamment les infirmiers et techniciens de santé, « qui étaient les seuls à parler de l'égalité dans la prime de risque« . Notre interlocuteur souligne ainsi qu'il est prévisible que le ministère des finances refuse cette proposition, vu le budget que ça implique, en augmentant de peu le montant de la prime. Et de ce fait, « retour à la case départ pour de nouveaux rounds de dialogue et de négociations interminables avec la tutelle qui ne répondra pas finalement aux vraies doléances des professionnels » Pour revenir aux conclusions de la rencontre des syndicats de la santé et la DRH du ministère de la santé, il a également été prévu que le projet de décret relatif aux infirmiers(e) avec deux ans de formation, préparé séparément par le ministère de la Santé récemment mais rejeté par cette catégorie de professionnels du secteur, soit reformulé afin de le rendre justice en tenant compte des meilleures propositions faites par les organes syndicaux et des plus utiles pour eux, assure notre source syndicale. Il a également été convenu de rehausser l'échelle de tous les infirmiers(e) de deux ans quel que soit leur grade, et d'appliquer le projet de décret rétroactivement depuis le 26 octobre 2017, date de la publication du statut de l'ordre des infirmiers et techniciens de santé. De même, les deux parties se sont accordées à préparer un système de base pour le corps des assistants médicaux selon la formule approuvée par le comité thématique de cet organisme, et de définir les tâches qui leur sont assignées en fonction des compétences et des diplômes obtenues (master, doctorat …). In fine, les mêmes sources ont indiqué qu'il avait été convenu de tenir une troisième réunion du comité central pour le dialogue social entre le 5 et le 9 octobre 2020, et d'inviter le comité de direction composé du ministre de la Santé et des secrétaires généraux des instances syndicales à tenir une réunion urgente. Cette dernière aura comme but de décider des points proposés par le comité du dialogue social qui ont été convenus et qui ont un impact financier.