L'économie marocaine devrait marquer une contraction de l'ordre de 6,3% pour l'année en cours, avant un rebond de 4,7% en 2021, ressort-il des prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM). Dans un communiqué sanctionnant les travaux, ce mardi, de la troisième réunion trimestrielle de son conseil, BAM fait noter que « l'économie nationale devrait connaître, selon le scénario de base retenu par Bank Al-Maghrib, une contraction de 6,3% avec des reculs de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,3% de celle des secteurs non agricoles ». Pour l'ensemble de l'année 2020, ajoute la banque centrale, la prévision annoncée en juin a été ajustée à la baisse au regard du redémarrage plus lent que prévu de l'activité, de la mise en place de certaines restrictions locales ou sectorielles suite à la recrudescence des infections, ainsi que de la poursuite de la fermeture quasi-totale des frontières pour les voyageurs. Bank Al-Maghrib soutient, en outre, qu'en 2021, le PIB devrait rebondir de 4,7%, porté par une hausse de 12,6% de la valeur ajoutée agricole, sous l'hypothèse d'une récolte céréalière de 75 millions de quintaux, et par une amélioration de 3,7% de celle non agricole. Par ailleurs, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 1,5%, estimant que « les conditions de financement de l'économie restent adéquates ». L'ensemble de ces évolutions » continueront d'être suivies de très près, note encore BAM, qui fait remarquer que ces perspectives, qui restent entourées d'un niveau exceptionnellement élevé d'incertitudes liées notamment à l'évolution de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), à l'ampleur de ses retombées ainsi qu'au rythme de la reprise, vont devoir être régulièrement actualisées. S'agissant de l'inflation, BAM indique qu'elle devrait s'établir, en moyenne, à 0,4% au cours de cette année et évoluer à 1% en 2021. « Dans un contexte marqué par de faibles pressions émanant de la demande, l'inflation continuerait d'évoluer à des niveaux bas, ressortant à 0,4% en moyenne en 2020 avant de s'accélérer modérément à 1% en 2021« , est-il mis en avant. De même, le Conseil a noté qu'après une stagnation au deuxième trimestre et une légère baisse en glissement annuel en juillet, l'indice des prix à la consommation s'est accru de 0,9% en août sous l'effet d'une hausse des prix des produits alimentaires à prix volatils. Sa progression moyenne sur les huit premiers mois de l'année est ressortie ainsi à 0,7%. D'autre part, BAM a estimé que les exportations marocaines devraient augmenter de 22,4% au cours de l'année prochaine, après un repli de 16,6% en 2020. « Pour l'ensemble de l'année, les exportations ressortiraient, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, en chute de 16,6% avant d'augmenter de 22,4% en 2021, portées en particulier par la progression prévue des expéditions du secteur automobile », relève la Banque centrale. En parallèle, est-il souligné, les importations de biens se contracteraient de 17,4% avant de s'accroître de 17% en 2021. S'agissant des recettes de voyage, elles ressortiraient en forte diminution, passant de 78,8 milliards de dirhams (MMDH) en 2019 à 23,9 MMDH en 2020 et rebondiraient à 49,1 MMDH en 2021. Plus résilients à la crise, les transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE) accuseraient une baisse limitée de 5% à 61,5 MMDH avant de s'améliorer de 2,4% à 63 MMDH en 2021. Dans ces conditions, et tenant compte de rentrées de dons à hauteur de 7,2 MMDH en 2020 et de 2,6 MMDH en 2021, le déficit du compte courant devrait se creuser à 6% du PIB en 2020, au lieu de 10,3% prévu juin, et s'alléger à 5,2% du PIB en 2021. Pour ce qui est des entrées d'investissements directs étrangers (IDE), elles reculeraient à l'équivalent de 1,5% du PIB cette année, avant de revenir en 2021 au niveau moyen observé avant la crise. Ainsi, tenant compte de la mobilisation exceptionnelle des financements extérieurs, l'encours des avoirs officiels de réserve avoisinerait 294,7 MMDH à fin 2020 et 289 MMDH à fin 2021, soit une couverture autour de 6 mois et 20 jours d'importations de biens et services.