Le procès dans une affaire de droits de la télévision contre l'ancien numéro 2 de la FIFA Jérôme Valcke et le président de beIN Media et du PSG, Nasser Al-Khelaifi, a repris mardi en Suisse après le rejet des appels des défenses. Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone a repris l'audition de Valcke, qui peut être condamné à cinq ans de prison maximum, ainsi que d'Al-Khelaifi, abordant le fond du dossier, après une première journée marquée par des atteintes à la procédure. Les trois magistrats suisses ont rejeté les arguments de la défense, qui a estimé que l'affaire était « contaminée » par des soupçons de collusion entre le parquet suisse et la FIFA. La défense a évoqué l'affaire ouverte après la révélation de rencontres informelles entre l'ancien chef du parquet suisse Michael Lauber et l'actuel président de la FIFA, Gianni Infantino, pour lesquels tous deux font l'objet d'une enquête pour « obstruction à la procédure pénale ». Mais rien ne permet d'établir « que la preuve en l'espèce sera viciée » par l'autre, a établi le tribunal. Après cette première décision, les juges ont écouté l'ancien secrétaire général de la FIFA, bras droit de l'ancien président Joseph Blatter jusqu'en 2015. L'ancien secrétaire général de la FIFA, Jerome Valcke, s'est plaint mardi devant un tribunal suisse d'avoir lutté « sans revenu » depuis qu'il avait perdu son poste de bras droit de Sepp Blatter et avait vendu son yacht et ses bijoux. « Sans travail, avec une famille, je vous assure que l'argent brûle très vite », a-t-il déclaré au tribunal. « J'ai entamé un projet d'agriculture dans un pays et j'espère que les récoltes permettront de fournir des revenus dans les mois qui viennent« , a-t-il expliqué, refusant d'en dire plus après « deux-trois autres tentatives » de reconversion « polluées » par des interventions de la Fifa. En décembre dernier, Nasser Al-Khelaïfi avait déjà été entendu par la justice suisse pour des accusation portant sur des pots-de-vin mais également des « avantages indus » offerts à Valcke, comme l'usage gratuit d'une luxueuse villa en Sardaigne. Selon l'accusation, l'affaire débute le 24 octobre 2013 au siège français de BeIN, par la promesse que le dirigeant qatarien achètera une villa en Sardaigne pour cinq millions d'euros, en accordera l'usage exclusif à Jérôme Valcke puis lui en cédera la propriété deux ans plus tard « si la confiance demeure ». En contrepartie, soutient le parquet, Jérôme Valcke s'est engagé à « faire ce qui était en son pouvoir » pour que BeIN devienne le diffuseur régional des Mondiaux 2026 et 2030. NAK conteste avoir acquis la « Villa Bianca » et assure qu'il n'a « jamais été question de l'offrir à Jérôme Valcke », selon ses avocats.