S'il est vrai que l'histoire diplomatique entre le Maroc et l'Algérie est tumultueuse actuellement, il faut dire aussi que cela ne date pas d'hier. Cela c'est confirmé dernièrement par la sortie médiatique de l'Ambassadeur d'Algérie en Serbie, Abdelhamid Chebchoub. En effet, dans une mise au point au quotidien serbe « Politika », le diplomate algérien a répondu jeudi 6 août, aux « propos mensongers » de l'ambassadeur du Maroc à Belgrade. Le diplomate algérien dénonce « une campagne de propagande contre l'Algérie, menée par l'ambassadeur marocain usant de mensonges et de contre-vérités pour tromper l'opinion publique serbe ». L'affaire est pourtant simple. Le dit-média avait accordé à l'occasion de la fête du trône le 24 juillet dernier une interview au représentant marocain qui y présentait le Royaume sous toutes ses formes. L'ambassadeur algérien n'ayant pas trouvé l'entretien à son goût s'immisça en répondant au quotidien avec véhémence. L'objet de la discorde on s'en doute, le Sahara marocain. Abdelhamid Chebchoub y a « dénoncé » l'appellation en qualifiant le terme utilisé par Rabat de « trompeur ». Et vas-y que je me lance en diatribes et dénonce « les propos mensongers » de l'ambassadeur du Royaume à Belgrade qui, selon lui, « s'est écarté des usages diplomatiques qu'exige sa fonction pour participer à une campagne de propagande contre l'Algérie, usant de mensonges et de contre-vérités pour tromper l'opinion publique serbe ». Tout ça pour ça comme dirait l'autre. Que le Sahara soit marocain ou pas en quoi cela gêne l'Algérie puisqu'elle se dit comme partie non prenante dans ce dossier. Le diplomate est surtout furax parce que très certainement on a dû lui remonter les bretelles. Abdelhamid Chebchoub avait accordé, à l'occasion de la fête de l'indépendance de son pays, un entretien à un média serbe, consacré particulièrement à présenter à l'opinion serbe la version de son pays sur la question du Sahara marocain. La diplomatie marocaine n'a rien fait pour contrecarrer ses dires, et ce dans le strict respect « des usages diplomatiques » justement. Mais, Alger a toujours voulu que Belgrade soit un terrain de chasse gardée pour ses tribulations diplomatiques. On s'en souvient il y a de cela deux ans, l'Algérie dépêcha précipitamment dans la capitale serbe son MAE pour redire ses positions sur le Sahara marocain une semaine seulement après une visite officielle du MAE serbe au Maroc. On n'en avait pas fait un plat à Rabat pour autant à l'époque. De là à attribuer à notre diplomatie les termes de trompeur, mensonges, de contre-vérités ou d'écart aux usages diplomatiques c'est y lire des pensées haineuses envers le Royaume et qui n'ont rien à voir avec la raison d'Etat. Il est comme qui dirait que les passes d'armes en l'absence d'une trêve risquent encore de se prolonger dans l'espace et le temps.