Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une Ligne de crédit modulable (LCM) de deux ans en faveur du Maroc, mobilisant quelque 4,5 milliards de dollars pour parer aux aléas économiques. Cette décision repose sur la solidité avérée du cadre institutionnel et des fondamentaux macroéconomiques du pays, conjuguée à une conduite rigoureuse des politiques publiques. Le dispositif vise à étoffer les réserves financières extérieures de Rabat et à prévenir d'éventuelles turbulences économiques. Les autorités marocaines ont d'ores et déjà signalé leur intention de n'y recourir qu'à titre de précaution. Une économie éprouvée mais robuste Lors des délibérations du conseil d'administration du FMI, Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a salué la résilience dont le Maroc a fait preuve malgré une conjoncture éprouvante. Le pays a subi de multiples secousses ces dernières années, entre la pandémie de Covid-19, les répercussions économiques du conflit en Ukraine, le séisme dévastateur de 2023 et des sécheresses récurrentes. Ces chocs ont pesé sur la croissance, affaibli le secteur agricole et accentué les tensions sur l'emploi. Toutefois, grâce à une gestion rigoureuse des finances publiques et à des ajustements monétaires et financiers appropriés, le Royaume a su préserver sa stabilité macroéconomique. L'émission récente d'obligations souveraines à des conditions avantageuses illustre la confiance persistante des investisseurs internationaux. Une protection face aux incertitudes Si le Maroc a démontré une capacité d'adaptation louable, il demeure exposé aux fluctuations de l'économie mondiale, à la volatilité des prix des matières premières et aux risques climatiques. Dans cette optique, la LCM constitue un rempart supplémentaire, tout en s'inscrivant dans une stratégie de sortie progressive de l'aide financière extérieure. «Les autorités sont résolues à gérer ce dispositif avec prudence et à en réduire l'usage au fil du temps, en fonction de l'évolution des risques», a précisé Kenji Okamura. Les perspectives économiques du pays restent favorables, avec une croissance attendue de 3,6 % à moyen terme, portée par des projets d'infrastructure et des réformes structurelles en cours. Parallèlement, le gouvernement s'attaque à des défis de long terme, notamment la raréfaction des ressources hydriques, qui menace un secteur agricole déjà fragilisé. Il s'agit du second accès du Maroc à la LCM, avec une enveloppe réduite par rapport à la première, accordée en avril 2023 pour environ cinq milliards de dollars. De 2012 à 2020, le Royaume avait également bénéficié de quatre arrangements successifs au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL). Si l'octroi de ce nouveau crédit atteste du sérieux des politiques économiques du Maroc, l'avenir dépendra de sa capacité à poursuivre les réformes engagées et à diversifier encore son tissu productif. La garantie offerte par le FMI constitue un filet de sécurité, mais seule une stratégie cohérente et durable pourra prémunir l'économie nationale contre les aléas de demain.