Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a estimé devant des diplomates américains lundi, que toute annexion en Cisjordanie occupée devrait attendre que la pandémie coronavirus (Covid-19) soit terminée. Rencontrant l'envoyé américain de Donald Trump, Avi Berkowitz et l'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, le ministre de la Défense israélien, Benny Gantz a estimé quant à l'annexion de la Cisjordanie qu'Israël devrait s'occuper de questions plus urgentes, repoussant ainsi la date du 1er juillet que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'était fixée pour cette initiative controversée. Le ministre de la Défense a déclaré aux diplomates américains que les mesures d'annexion de la Cisjordanie ne devaient pas être prises à la hâte cette semaine, mais qu'elles pouvaient attendre. Cette rencontre est la dernière série de réunions quant à une coordination entre Israël et les Etats-Unis afin d'élaborer la mise en œuvre de la « proposition de paix au Moyen-Orient » du gouvernement américain. « Le 1er juillet n'est pas une date sacrée », a indiqué Gantz à Berkowitz, « la gestion du coronavirus et de ses conséquences socio-économiques et sanitaires est la question la plus urgente à traiter en ce moment ». Jusqu'à récemment, Israël se vantait de sa gestion de la pandémie avec un faible ratio de décès comparé à des pays d'Europe et d'Amérique, mais au fur et à mesure du déconfinement, le nombre de contaminés est reparti à la hausse. Le pays enregistre actuellement des centaines de cas quotidiennement, a déclaré Gantz lors d'une réunion télévisée avec des membres de son parti Bleu-Blanc (centre). Il a aussi fait état d'une hausse des cas en Cisjordanie. « Tout ce qui n'est pas lié à la bataille contre le coronavirus attendra jusqu'après le virus », a-t-il dit, son bureau précisant ensuite qu'il faisait spécifiquement référence au plan d'annexion. Gantz avait fait savoir vendredi qu'il était prêt à rencontrer immédiatement les Palestiniens à Ramallah dès qu'ils seraient prêts à entamer des pourparlers de paix. Le gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur la mise en œuvre du plan américain pour le Proche-Orient qui prévoit notamment l'annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'Etat hébreu. Un projet qui a suscité la vive protestation des Palestiniens ainsi que de la plupart des pays européens et de par le monde. Gantz dispose d'un droit de veto au sein du gouvernement, mais si le Parlement fait une proposition de loi, une majorité simple est suffisante pour qu'elle passe. Dans ce dernier cas, Gantz ne peut rien pour la stopper.