L'Initiative nationale de développement humain (INDH) a 13 ans et œuvre dans différents secteurs, entre autres, la scolarité en milieu rural. Dans ce reportage, Hespress FR est allé voir quel est l'impact de l'acquisition de bus scolaires au profit d'élèves à Sidi Allal Al Bahraoui. Il est midi, le soleil est à son zénith. Les élèves du collège Imam Ghazali à Sidi Allal Al Bahraoui se dirigent vers le transport scolaire positionné devant la porte de l'établissement. Ces bus jaunes ont été financés par l'INDH pour permettre aux élèves vivant dans des villages alentours de rejoindre l'école. «Cette initiative de l'INDH a beaucoup contribué à alléger la pression sur l'internat du collège imam Ghazali», confie à Hespress FR Hamid Habibi, directeur de communication, des affaires juridiques, au sein de la direction de l'éducation à Khémisset. Les bus de l'INDH pour Sidi Allal Al Bahraoui sont au nombre de 4 et sont surtout destinés à la commune territoriale d'Ait Malek et Ait Ali Ould Hssen. «Nous envisageons d'en rajouter deux autres», ajoute le responsable. Lutter contre la déperdition scolaire L'éloignement des élèves de leur établissement scolaire peut favoriser la déperdition scolaire. Les jeunes filles qu'Hespress FR a rencontrées dans le collège Imam Ghazali partagent toutes le même constat : Sans la mise en place de ces transports scolaires, elles auraient été obligées d'abandonner leurs études. «S'il n'y avait pas les transports, je n'aurai pas pu venir à l'école, je n'aurai pas pu réussir. J'aurai été obligée d'abandonner et de rester à la maison. Ma vie aurait été ruinée, je n'aurai pas pu continuer mes études», confie Ghita, une collégienne de 16 ans. Avant la mise en place de ces transports scolaires, la jeune fille originaire de la commune territoriale d'Aït Malek avait besoin de 1h30 à 2h pour arriver à son établissement scolaire. «C'est très loin, il y a peu de moyens de transport pour arriver ici. Maintenant avec le bus scolaire, il me faut 15 à 30 minutes pour arriver», ajoute la collégienne. Même son de cloche chez Meryem, une autre collégienne de 16 ans, qui confie à Hespress FR que sans ces bus jaunes elle serait chez elle «à faire la vaisselle», puisque ses parents ne l'auraient pas laissée partir toute seule. «Il m'auraient dit d'arrêter l'école», ajoute la native d'Aït Malek. L'abandon scolaire a baissé depuis la mise en place de ces transports scolaires financés par l'INDH. «Pour Sidi Allal Al Bahraoui, nous pouvons dire que nous n'avons plus d'abandon scolaire», précise Hamid Habibi. A long terme, l'INDH a pour ambition d'acquérir 22 bus supplémentaires pour couvrir toute la province et «alléger la souffrance des élèves qui viennent d'endroits reculés», conclut le directeur de communication de la direction d'éducation de Khemisset. Ph. Yassine Benmini – Hespress 10.654 projets dans le secteur de l'éducation L'INDH, lancée en 2005 par le roi Mohammed VI, a pour objectif de garantir l'équité dans l'accès aux services sociaux de base, l'égalité des chances et partant garantir la cohésion sociale, et le bien-être sociétal à travers la réduction de la pauvreté, de l'exclusion sociale et de la précarité. Selon le département de communication de l'INDH, contacté par Hespress FR, le bilan qualitatif et quantitatif est positif. «Pour la période 2005-2017, l'INDH a contribué à l'amélioration des conditions de vie de plus de 10,5 millions de bénéficiaires directs et indirects, dont 50% en milieu rural, et ce grâce à la réalisation de plus de 44 000 projets et actions touchant différents domaines sociaux en l'occurrence la santé, l'éducation, l'animation socioculturelle et sportive au profit des jeunes, l'inclusion économique par le biais des Activités Génératrices de Revenu (AGR), l'amélioration de l'accès aux équipements de base en termes de routes, électrification rurale et adduction en eau potable», précise la même source. Le secteur de l'éducation est «prioritaire» pour l'Initiative qui contribue à «réduire l'abandon scolaire et améliorer les conditions de scolarisation des enfants issus de milieux défavorisés et par conséquent, garantir l'équité sociale permettant à tous d'accéder à l'école et de s'y épanouir», ajoute Hamid Habibi. 10.654 projets ont été réalisés avec une contribution de l'INDH qui s'élève à 3 805 720 986 dirhams. 2,3 millions de bénéficiaires ont pu profiter de ces projets de construction et d'équipement des Dar Talib et Dar Taliba, des crèches, des écoles préscolaires, des cantines scolaires, de mise à niveau d'établissements scolaires ainsi que l'acquisition et la distribution de moyens de transports.