Par Abdelilah EDGHOUGUI – MAP Réinventer l'avenir des filles et libérer leur potentiel passent par un accès plus large à une éducation de qualité, particulièrement en milieu rural. Telle est la finalité d'un nombre de projets de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui ont pu être concrétisés dans la province de Sidi Slimane. Risque de déperdition, transport scolaire, déficit en internats et en cantines, voilà tant d'obstacles à la scolarisation des jeunes filles qui font désormais partie du passé. Tant et si bien que l'INDH a permis de mobiliser les moyens en vue de rattraper le retard constaté en la matière. L'apprentissage en mode libre accès Grâce à l'Initiative nationale pour le développement humain, un effort colossal a été fourni pour la création d'unités de préscolaire dans des zones rurales enclavées avec comme priorité la scolarisation des petites filles, l'installation et l'aménagement des internats, pour lutter contre le décrochage chez les plus grandes. Le transport scolaire n'est pas en reste dans cette dynamique sociale, en ce sens qu'il a été procédé à l'acquisition de plusieurs bus pour faciliter l'accès aux services d'éducation. Ainsi, 78 véhicules ont été mobilisés au profit de neuf communes relevant de la province de Sidi Slimane. Hormis le trajet accidenté, sereines et confiantes, les filles de la commune rurale d'Ouled Ben Hammadi surgissent de nulle part et prennent le même bus que leurs camarades masculins vers le lycée collégial Al Wifak, pour y poursuivre leurs études en toute quiétude. Nombre de leurs consœurs ont, pour des raisons évidentes, choisi l'internat du collège pour rester proches des classes. Ici dans le pavillon des filles, on propose des chambres pour quatre élèves avec des lits superposés, des placards et des fenêtres donnant sur des jardins et sur la vaste cour de l'établissement. De quoi respirer de l'air frais pour se rafraîchir la mémoire! Le foyer d'une capacité d'accueil de 160 lits, dont 80 sont réservés aux filles, est doté d'une salle collective de lecture où les garçons et les filles se côtoient dans les heures creuses pour réviser et faire leurs devoirs. « Cet internat destiné à héberger les filles issues des zones rurales a été construit grâce à un financement de l'INDH et a joué un rôle majeur dans la lutte contre la déperdition scolaire », a déclaré à la MAP Mohammed Boutayeb, directeur du lycée Al Wifak Ouled Ben Hammadi, précisant que 75 filles et 49 garçons y sont hébergées au titre de l'année scolaire 2021-2022. L'internat aménagé dans commune rurale du même nom, qui a vu le jour en 2018 et pris en charge totalement par l'INDH, a nécessité la mobilisation d'une enveloppe de plus de 5,3 millions de dirhams (MDH). Dans la commune voisine d'Ouled Hssine, l'INDH a apporté plus de 1,2 MDH pour la construction et l'équipement d'un internat d'une capacité de 80 places, opérationnel depuis 2020, ainsi que de 7 bibliothèques au profit de 1.400 bénéficiaires avec un investissement de plus 4,3 MDH. A 15 Km de la ville de Sidi Slimane, le caidat de Dar Bel Amri s'est doté depuis 2019 de 10 cantines scolaires, d'un coût global de 4,7 millions de dirhams. Le préscolaire, un chantier à fort impact social Côté préscolaire, le chef du service Impulsion du capital humain des générations montantes de l'INDH auprès de la province a fait savoir que 140 unités d'enseignement préscolaire en milieu rural ont été réalisées ou programmées entre 2019 et 2022 avec une enveloppe de 10,8 MDH, dont 40 sont programmées en 2022. « La création d'unités préscolaires en milieu rural intervient dans le cadre d'une approche territoriale de proximité où toutes les communes rurales relevant de la province Sidi Slimane trouvent leur compte. L'objectif est d'assurer un enseignement de qualité pour une inclusion fluide des enfants pour lutter contre les abandons », a-t-il précisé dans une déclaration à la MAP. Tous les acteurs concernés contribuent à cet effort colossal pour combler les déficits enregistrés en termes d'accès des enfants et des filles en particulier à la scolarité. Le Comité provincial du développement humain (CPDH), la Division de l'action sociale (DAS) de la province, le service « Impulsion du capital humain des générations montantes » de l'INDH et la Fondation marocaine pour la promotion de l'enseignement préscolaire (FMPS) ont érigé en priorité la scolarisation des filles en mettant l'accent toit particulièrement sur les zones rurales. Et les résultats n'ont pas tardé: Plus de 50% des élèves dans le milieu rural sont des filles.