Des sources exclusives ont révélé à Hespress que, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, s'est entretenu au téléphone avec son homologue algérien Sabri Boukadoum pour concertation au sujet de l'incident diplomatique attribué par les autorités algériennes au Consul général marocain à Oran. La conversation téléphonique a porté sur l'évolution des relations bilatérales entre le Maroc et l'Algérie en premier lieu nous dit-on. Cet appel dont notre ministre est l'initiateur intervient après la controverse suscitée par une déclaration attribuée au consul marocain dans la ville d'Oran, qui a déclenché un tollé général chez notre voisin. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux depuis lundi 11 mai 2020, le Consul aurait qualifié l'Algérie de «pays ennemi» alors qu'il tentait de justifier à ses compatriotes bloqués en Algérie le retard de leur rapatriement, «Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement » pouvait-on entendre. Des propos que le consul a nié avoir tenu, dénonçant un montage honteux. Mais cela n'a pas vraisemblablement suffi à convaincre au-delà de notre frontière commune. L'ambassadeur du Royaume à Alger a été convoqué, mercredi 13 mai 2020, par Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères qui lui a rapporté les propos du consul général du Maroc à Oran lors d'un échange avec des citoyens marocains a rapporté l'agence officielle APS en citant un communiqué. Boukadoum, a signifié à Hassan Abdelkhalek, l'ambassadeur du Maroc convoqué au ministère algérien des Affaires étrangères que «la qualification par le consul général du Maroc à Oran, si elle venait à être établie, de l'Algérie de ''pays ennemi'' est une violation grave des us et coutumes diplomatiques, qui ne saurait être tolérée». On imagine que c'est cette même qualité de discours qu'a tenu Sabri Boukadoum à Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger qui selon notre source aurait acté les propos de son homologue algérien et pris l'affaire en mains pour en tirer les conclusions et mesures qui s'imposent. La même source a ajouté que la déclaration qui a été attribuée au consul marocain pourrait, si elle est établie, être « préjudiciable à la nature des relations entre les deux pays voisins et peuples frères. Cela devrait conduire les autorités marocaines à prendre les mesures appropriées pour éviter toute répercussion de cet incident sur les relations bilatérales entre les deux pays » a-t-il ajouté. Par ailleurs, nombre de voix algériennes et marocaines ont vivement critiqué la campagne menée par les médias algériens enflant un incident que si avéré, n'avait pas lieu d'être.