L'administration Trump multiplie les initiatives pour mettre un maximum de pression sur les dirigeants palestiniens. La dernière en date : La fermeture du bureau de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington, qui devrait être officiellement annoncée sous peu. Ce pas constitue une nouvelle mesure de rétorsion contre une direction qui refuse obstinément de parler à l'administration Trump et d'entamer des négociations directes et avec Israël. Trump compte dire les choses clairement en annonçant cette mesure, en ce sens que « l'administration US maintiendra le bureau de la représentation palestinienne fermé tant que les Palestiniens refuseront d'entamer des négociations directes et franches avec Israël. Les Etats-Unis resteront toujours aux côtés de notre ami et allié, Israël ». Loin de céder, les Palestiniens comptent redoubler d'efforts contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI), à laquelle ils ont soumis, depuis leur adhésion en 2015, plusieurs dossiers sur les crimes commis par les dirigeants israéliens, en particulier lors de la guerre de Gaza en 2014, ou ceux liés à la colonisation –comme les transferts forcés de population. A cet égard, l'administration compte également menacer la CPI et la mettre en garde contre toute enquête menée contre les USA ou Israël. « Si le tribunal vient après nous, Israël ou d'autres alliés, nous ne siégerons pas tranquillement », a déclaré le conseiller du Président américain pour la sécurité nationale, John Bolton, notant que les juges et les procureurs de la CPI pourraient être interdits d'entrée aux Etats-Unis en tant que mesure de rétorsion. Et d'ajouter: « Nous sanctionnerons leurs fonds dans le système financier américain et nous les poursuivrons dans le système pénal américain. Et nous ferons de même pour toute entreprise ou Etat qui aide une enquête de la CPI sur les Américains ». Le président palestinien Mahmoud Abbas a gelé toutes les relations avec l'administration Trump depuis la reconnaissance, en décembre 2017, de Jérusalem comme capitale d'Israël par Washington. Les Palestiniens voient dans cette rupture américaine avec des décennies de consensus international la négation de leurs revendications sur Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël, et dont ils veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Ils y voient aussi le summum du parti pris pro-israélien de l'administration Trump. Déjà annoncée par le numéro deux de l'OLP Saëb Erakat, cette mesure s'ajoute à une rafale de mesures prises en l'espace de quelques semaines par la Maison Blanche: annulation de plus de 200 millions de dollars d'aide bilatérale, arrêt du financement de l'Agence onusienne prodiguant ses services à des millions de réfugiés palestiniens (Unrwa), suppression de 25 millions de dollars d'aide aux hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est. Contrairement aux mesures antérieures, les Américains ont justifié officiellement la fermeture de la représentation à Washington, non par le gel persistant des relations à l'initiative du président Mahmoud Abbas, mais par les démarches palestiniennes visant à traîner les dirigeants israéliens devant la justice internationale pour « crimes de guerre », a expliqué Hossam Zomlot, représentant de l'OLP à Washington. De son côté, Saëb Erakat a indiqué dans un communiqué rendu public que « les Palestiniens ne succomberont pas aux menaces américaines » et ne fléchiront ni dans leur attitude vis-à-vis de l'administration Trump, ni dans leurs efforts pour faire juger les crimes commis selon eux par les dirigeants israéliens.