Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, est attendu mardi 3 mars à Ankara pour mener des discussions à « haut niveau » au sujet de la situation à Idleb, a annoncé l'Union européenne dans un communiqué. Alors que la pression monte en Syrie suite à des confrontations directes entre les forces du régime et de l'armée turque qui ont conduit à la mort de 33 soldats turcs, et que la Turquie a appelé à l'organisation d'une réunion en urgence de l'OTAN, tout en ne recevant aucun appui de ses alliés traditionnels, Ankara, première terre d'accueil des réfugiés syriens, a cherché à faire réagir l'Europe en mettant à exécution ses menaces. Et c'est en ce sens que Josep Borrell, se rendra en compagnie du commissaire européen à la Gestion des crises, Janez Lenarcic en Turquie pour y rencontrer « des interlocuteurs de haut niveau des autorités turques », a indiqué le communiqué. Vendredi, le chef de la diplomatie européenne n'avait pas caché ses inquiétudes face au « risque de confrontation militaire internationale majeure » en Syrie. La Syrie reste au centre des discussions et des inquiétudes surtout au niveau européen après que la Turquie, en mal de soutien, à mis à exécution sa menace d'ouvrir ses frontières européennes pour y laisser transiter les personnes désireuses de rejoindre l'Union européenne. La Turquie accueille presque 4 millions de réfugiés syriens qui doit accuser le coup de 900.000 personnes se trouvant aux portes de ses frontières après les affrontement ayant lieu à Idleb, dernier bastion des insurgés et des islamistes. Ankara qui se doit de jouer le rôle de tampon pour contenir les flux migratoires vers l'Europe à cause de la guerre, se retrouve en manque de moyens pour subvenir aux besoins des réfugiés. Et c'est en ce sens que la Turquie a, à plusieurs reprises, appelé Bruxelles à lui apporter plus d'aide financière en vertu d'un accord conclu avec l'Union européenne. Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté l'Europe à « prendre sa part du fardeau » dans l'accueil de migrants et des réfugiés de Syrie. « Depuis que nous avons ouvert nos frontières, le nombre de ceux qui se sont dirigés vers l'Europe a atteint les centaines de milliers. Bientôt, ce nombre s'exprimera en millions », a-t-il affirmé au moment où les Européens redoutent une crise migratoire semblable à celle de 2015. Mardi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit se rendre à la frontière grecque avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et les présidents du Conseil et du Parlement européens, Charles Michel et David Sassoli.