Rock-But est l'un des groupes les plus connus des amoureux de la musique rock au Maroc. Avec plus de sept ans d'existence, le groupe est aujourd'hui une fusion d'amitiés qui avance et s'épanouit à l'unisson. Qui sont ces quatre garçons adeptes de « A l'Aiz Trankille » et quelle est leur histoire? Hespress FR les a rencontrés pour le savoir. Formé en 2013, le groupe casablancais composé de Hicham Malki, Badr Mouaataz, Ayoub Harti et Hafid Bouchaara n'est pas qu'un simple groupe de musique rock. C'est aussi une amitié très forte qui a pu concrétiser une véritable passion commune pour la musique. "On est des amis avant tout", confie à Hespress FR Badr Mouaataz, bassiste du groupe. "Hafid et moi sommes amis depuis très longtemps. Nous aimions jouer de la guitare et chanter, après nous avons rencontré Ayoub et Hicham. Il y avait une certaine énergie commune chez nous en termes de musique et de chant, ce qui nous a poussés à créer le groupe", ajoute-t-il. Le groupe auteur de "A l'Aiz Trankille", "Woow" ou encore "Lyoum machi Week-end" a fait un long chemin avant de devenir l'un des groupes de rock marocains les plus connus. "Nous chantions ensemble pour le plaisir, parfois dans la rue, avant de décider un jour de participer à la compétition du festival L'Boulevard, nommée Tremplin, et on a gagné. Ça nous a ouvert beaucoup de portes depuis, et nous avons participé à plusieurs événements dont le festival Jazzablanca. Nous avons aussi sorti un clip", nous raconte Ayoub Harti, batteur du groupe. Si le groupe adopte un style musical apparu aux Etats-Unis, il ne manque pas de préserver son patrimoine culturel, en chantant en darija. "Nous avons choisi de chanter en darija pour préserver notre culture. Nous avons remarqué que plusieurs chantent sous l'influence d'artistes internationaux en anglais et nous nous sommes dit qu'il fallait garder une touche marocaine dans notre art. D'ailleurs nous espérons un jour fusionner avec d'anciens chanteurs, comme Abdelouaheb Doukali, ça donnera sûrement une très bonne chanson.", explique Badr Mouaâtaz. Les quatre jeunes hommes ont fait preuve d'originalité pour trouver leur nom de scène et nous ont dévoilé sa signification. "Rock-But c'est 'Rock-mais' en français, tout simplement parce qu'on ne chante pas que du rock, on fusionne avec du reggae, du chaabi, de l'oriental, du funk… Le 'but' est l'expression de cette ouverture à d'autres styles musicaux." Une pause derrière les barreaux Rock-But a connu une année agitée en 2013, lorsque l'un de ses membres Badr Mouaâtaz a été a arrêté à la Place Maréchal de Casablanca pour « outrages et violences à l'encontre de fonctionnaires durant l'exercice de leur fonction », une arrestation qui avait suscité l'indignation des internautes sur les réseaux sociaux. Ces derniers avaient lancé le Hashtag #Free-lfen ( libérez l'art ndlr) , un nom que porte aujourd'hui une association fondée par Badr. Interrogé sur ce point, l'artiste a accepté de revenir sur cette mésaventure. » Ce n'était pas évident pour moi, j'ai quand même dû passer dix jours en prison pour avoir chanté dans la Rue. Je me demandais pourquoi j'étais enfermé dans une cellule… », se rappelle t-il. « Pour moi, en tant qu'artiste il est très important de chanter dans la rue, c'est un lieu de liberté d'expression, qui donne beaucoup de visibilité, et qui permet de tester une chanson, si le public de la rue l'apprécie, c'est que c'est bien », s'exprime t-il soulignant que « dans la rue, on retrouve toutes les classes sociales, et tous les âges, ce qu'on voit rarement dans un concert musical. »