La situation politique en Tunisie continue sur son chemin semé d'embûches. Samedi, à trois heures de la présentation officielle de la composition du gouvernement tunisien par le Premier ministre désigné Elyes Fakhfekh, le parti Ennahda a apposé son veto, plombant encore une fois les négociations. Le blocage politique en Tunisie est désormais chose courante, malgré l'élection de Kais Saied à la tête de l'Etat et l'espoir des Tunisiens de voir leur pays se relever d'une crise économique et politique, les événements plongent le pays dans un climat d'incertitudes où la seule personne réellement au pouvoir reste le Cheikh Rached Ghannouchi, fort de ses sièges au Parlement et de sa fonction de président de l'hémicycle. Si Kais Saied a été choisi par le peuple pour gouverner, en réalité, le grand manitou du parti Ennahda d'inspiration islamiste reste le Cheikh, et cela s'est vu tout au long des négociations pour la formation du gouvernement en Tunisie et l'échec du premier chef du gouvernement désigné et à présent, un second. Malgré le veto du parti arrivé en tête de élections législatives pour la composition du gouvernement d'Elyes Fakhfekh, ce dernier et le chef d'Etat qui l'a choisi, ont décidé samedi tard le soir, de continuer les concertations pour ce nouvel exécutif qui n'arrive toujours pas à voir le jour. Kais Saied a également rencontré dans la soirée, Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l'UGTT, et Samir Majoul, président de l'UTICA en compagnie d'Elyes Fakhfekh pour discuter des derniers événements liés à la formation du gouvernement. Le chef d'Etat tunisien aurait indiqué lors de cet entretien que seul l'intérêt du peuple prévalait et que les manigances et manœuvres politiciennes ne seraient plus tolérées. Réaction chez le Cheikh dimanche matin, une réunion similaire à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le parlement tunisien, sans le chef du gouvernement désigné, pour étudier la situation et rechercher des solutions. Selon la presse tunisienne, la principale raison du refus d'accorder l'approbation d'Ennahda au gouvernement Fakhfekh, qui a été conçu en concertation avec ce parti, c'est les relations d'inimitiés entre Rached Ghannouchi et le présient Kais Saied. Le président du Parlement refuserait toute initiative émanant du chef de l'Etat. D'ailleurs pour Mohcen Marzouk, le président du mouvement Al Mchrou3 qui a publi » un message sur sa page Facebook, il semblerait évident que le président tunisien souhaite dissoudre le Parlement pour lancer des élections anticipées pour faire assumer la responsabilité de ces échecs à Ennahda. Le Secrétaire général du mouvement Echaab, Zouhair Maghzaoui a enfoncé le clou en affirmant à la radio Mosaique FM qu'Ennahda aurait tout fait pour « racketter » Elyes Fakhfekh qui se serait soumis à toutes leurs demandes. En outre, il a jugé très suspecte l'insistance du parti du Cheikh pour contrôler le ministère des Technologies. Zouhair Maghzaoui a indiqué que le peuple est en droit de savoir pour quelle raison le parti islamiste a mis en échec tout un processus seulement pour avoir le contrôle de ce ministère.