Dans le cadre de leur bras de fer avec leur direction pour faire valoir leurs droits, les fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés de l'OFPPT, ont annoncé un nouveau débrayage les 10 et 11 février, accompagné d'un sit-in devant la direction générale de l'office à Casablanca. Selon la coordination de ces enseignants, qui réclament à l'office dirigé par Loubna Tricha une promotion interne appropriée sur la base de leurs diplômes, la direction des ressources humaines tente de tergiverser, beaucoup plus qu'elle ne souhaite trouver une solution. « Lorsque nous avons entamé les rounds de dialogue avec la direction, notre but était de résoudre le dossier en tenant compte des intérêts de l'administration sans pour autant nuire aux victimes (enseignants déclassés). Mais il s'est avéré que l'autre partie ne se soucie pas de la situation des victimes, en instaurant la politique des promesses non tenues », souligne encore la coordination. Cette dernière appuie ses propos en rappelant la réaction de la direction de l'OFPPT après les promesses qu'elle a données: « Lors du dialogue de janvier 2020, que les autorités de la métropole avaient supervisé et joué les intermédiaires, elles avaient exprimé leur indignation face au mépris de la direction à l'égard du dossier revendicatif des fonctionnaires déclassés». Photo Mounir Mehimdate Pour la direction des ressources humaines de l'OFPPT, la catégorie de fonctionnaires demande « la réorganisation dans le cadre et la catégorie administrative correspondant aux diplômes supérieurs obtenus, sans la prise en compte des diplômes qui ont été approuvés lors de leur intégration à l'OFPPT en 2011 ». Le directeur des ressources humaines de l'OFPPT, Said Slaoui, avait déclaré à Hespress Fr lors du débrayage des enseignants déclassés de l'Office en décembre que leur revendication est « déraisonnable et contraire aux lois et coutumes en vigueur dans les administrations et les institutions publiques, ce qui a été confirmé par les tribunaux administratifs et la Cour d'appel dans plus de 53 actions judiciaires intentées depuis 2011 ». Il a de même expliqué à notre rédaction que l'OFPPT adopte, dans son processus de recrutement, « le principe de l'adaptation du poste aux compétences et aux conditions qui lui sont nécessaires », soulignant qu'il est « déraisonnable d'employer un doctorant ou un titulaire de maîtrise dans un poste qu'un technicien peut occuper avec une rentabilité élevée », soulignant que le but de ce processus est de « « garantir le principe de l'égalité des chances et de la rationalisation des dépenses ». Des explications qui n'ont pas convaincu la coordination nationale des fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés de l'OFPPT qui lutte depuis 9 ans déjà pour la même revendication et qui comptes quelque 150 enseignants victimes dans son rang. À cet effet, et face à ce conflit qui commence à prendre de l'ampleur, notamment après les derniers affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, le 21 janvier dernier devant le siège de la direction à Casablanca, la coordination des enseignants déclassés « condamne fermement l'approche irresponsable de la direction de l'OFFPT et son mépris évident qui aggraverait davantage la situation plus qu'elle ne l'est ». La coordination condamne pareillement le « rétropédalage de la direction quant à ses engagements et toutes les promesses qu'elle avait avancées», et la met devant « ses responsabilités », tout en notant « la discrimination qui se traduit par le reclassement des directeurs des centres contrairement au reste des fonctionnaires ».