L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) après avoir longtemps tergiversé et après avoir constaté que l'épidémie du nouveau coronavirus avait atteint un de ses hauts pics a finalement décrété l'urgence internationale face au coronavirus chinois ce jeudi à Genève. « La principale raison de cette déclaration n'est pas ce qui se passe en Chine mais plutôt à cause de ce qui se passe dans d'autres pays », a déclaré à la presse le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l'issue de la deuxième réunion du comité d'urgence sur l'épidémie de pneumonie virale. Depuis son apparition en décembre cette maladie était une urgence de santé dans plusieurs pays du globe. Elle a fait près de 200 morts et contaminé plusieurs milliers de personnes et elle continue de se propager à la vitesse grand V. La plupart des victimes de cette épidémie de coronavirus l'ont été en Chine dans la région centrale du Hubei, au centre de la Chine et dont Wuhan est la capitale tentaculaire mais également l 'épicentre du coronavirus où s'est déclarée pour la première fois la maladie de pneumonie mortelle. D'aucuns ont vu dans la décision de ne pas déclencher l'urgence internationale par l'organisation onusienne des raisons politiques voire même des accointances avec la Chine. Mais in fine l'OMS a révisé sa position et déclaré, que l'épidémie du nouveau coronavirus, apparue en décembre dernier en Chine, était désormais « une urgence de santé publique de portée internationale ». Et comme pour étayer certains doutes, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus et directeur général de l'institution onusienne a poursuivi « Il ne s'agit pas d'un vote de défiance à l'égard de la Chine ». Il a en outre relevé, que l'OMS fait confiance à la capacité de la Chine « à contrôler l'épidémie ». L'OMS n'a jusqu'ici utilisé ce terme que pour de rares cas d'épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018. « Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays aux systèmes de santé plus faibles et qui sont mal préparés à y faire face », a-t-il poursuivi. D'après l'OMS, un total de 7.834 cas du nouveau coronavirus ont été confirmés dans 18 pays. 99% de tous les cas signalés dans le monde l'ont été en Chine. Faisant partie de la famille des coronavirus (comme le Sras), le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu'à des syndromes respiratoires sévères. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé jeudi qu'il n'y avait pas lieu de limiter les voyages et les échanges commerciaux avec la Chine, en dépit de la déclaration d'alerte internationale face au nouveau coronavirus apparu à l'origine dans ce pays. « L'OMS ne recommande pas de restreindre les voyages, les échanges commerciaux et les mouvements (de population, ndlr), et s'oppose même à toute restriction aux voyages », a déclaré le directeur de l'organisation, lors de la conférence de presse ce jeudi à Genève. Cependant plusieurs compagnies aériennes (Air France, Air Canada British Airways, des compagnies américainesont suspendu tous leurs vols réguliers à destination et en provenance de la Chine continentale dont Royal Air Maroc qui a annulé ses nouvelles fréquences sur Pékin en attendant de rapatrier les Marocains encore bloqués à Wuhan et dans la région de Hubei.