Sous l'égide de la coordination syndicale des enseignants de la « cellule 10 », les professeurs ont tenu un sit-in à Rabat, ce lundi 20 janvier, devant le ministère de l'Education nationale. Ses enseignants, recrutés entre 1995 et 2005, réclament encore et toujours à leur tutelle leur droit à une promotion avec la régularisation de leurs arriérés de salaire. Dans les détails, les enseignants de la « cellule 10 » qui ont exercé dans les écoles publiques pour une période dépassant les 15 ans réclament leur droit au passage à l'échelle 10 et l'augmentation de leur salaire. Mais pas que ! Cette catégorie d'enseignant du public demande au département de Said Amzazi, « l'application et la mise en œuvre de l'article 112 du statut du personnel de l'éducation ainsi que l'accord du 26 avril 2011, conclut entre le gouvernement et les centrales syndicales en se basant sur l'ancienneté de 15 ans générale, dont 6 ans de service en 2e grade ». Photo : Mounir Mehimdate L'article 112 en question, stipule qu'« à titre exceptionnel et pendant une durée de quatre années à compter de la date de publication du présent décret au Bulletin officiel (modifié par le décret n°2-11-622 du 25 novembre 2011 et publié le 27 décembre 2011 au BO), l'avancement au choix après inscription au tableau d'avancement s'effectue du 3e au 4e grade pour les professeurs d'enseignement primaire, les attachés pédagogiques et les attachés économiques et administratifs du 3e grade comptant 15 ans d'ancienneté générale dont 8 ans de service en cette qualité ». Dans une déclaration à Hespress, lors du sit-in du 20 janvier, Nadia Tarass membre de la coordination syndicale des enseignants de la « cellule 10 » qui regroupe la CDT, l'UGTM, FDT, UMT et la FNE, a affirmé que « la nécessité d'une promotion directe au premier degré pour tous les enseignants ayant atteint 15 ans d'ancienneté avec une réparation générale des dommages administratifs et matériels » soulignant que cette catégorie d'enseignant « reste une catégorie assez fréquente » dont le « dossier revendicatif devrait avoir la priorité à la table du dialogue ». Mohamed Zabta, également membre de ladite coordination, a de son côté déclaré à Hespress que « la circulaire du ministère de l'Education nationale relative à la promotion au titre de l'année 2019, a accordé ce droit aux enseignants du secondaire, mais a toutefois exclu les enseignants du primaire ». La coordination syndicale des enseignants a en effet soulevé l'amertume de plusieurs cadres du ministère de l'Education nationale qui souffrent de la « stagnation de leurs statuts administratifs et financière à l'échelle 11, notamment les enseignants du primaire, du secondaire, du collège, les attachés économiques et administratifs et autres » soulignant que « la situation de certains des défavorisés de la même échelle est figée depuis plus de 20 ans, malgré les progrès réalisés dans ce dossier au sein des commissions techniques et des dialogues sectoriels qui ont démarré depuis 2012 ». Photo : Mounir Mehimdate Et d'ajouter que les résultats de ses commission et dialogue « sont restés liés au nouveau système de base qui n'a pas encore vu le jour, en raison de l'approche de procrastination adoptée par le ministère de l'Education nationale, et malgré son adoption de l'échelle 10 comme échelle pour l'emploi, la tutelle ne s'est pas précipité pour corriger le statut de cette catégorie de défavorisé de l'extérieur de l'échelle en unifiant leur cheminement de carrière comme le reste des employés ». S'appuyant sur la Constitution du Royaume, les membres du FNE ont indiqué dans un précédent communiqué que « la privation d'une large catégorie de fonctionnaires de l'éducation hors de l'échelle est une consécration des souffrances d'une large catégorie d'employés de l'éducation, et une décimation au sein de ses composantes ainsi qu'une violation du principe de l'égalité et de l'égalité des chances prévu par la Constitution ». Pour conclure, les enseignants de la « cellule 10 » ont appelé leur tutelle a « accéléré la sortie du statut du personnel de l'éducation nationale, qui est considéré comme un apport de base pour toutes les catégories concernés du secteur dans le but de combler les lacunes du système actuel, à condition qu'il soit équitable, motivant, inclusif et unifié pour toutes les catégories de personnels travaillant dans le secteur et leurs parcours professionnels et qu'il puisse constituer un levier pour la réforme du système éducatif » rappelant par la même occasion à leur tutelle que « leur combat se poursuivra jusqu'à obtenir gain de cause ».