La Fédération nationale de l'enseignement (FNE/UMT) et la Fédération autonome de l'enseignement (FAE/UGTM) ont décrété le mot d'ordre d'une grève nationale dans les collèges. Les collégiens pourront faire la grasse matinée ce mardi. Leurs profs seront en grève. Pas moins de 70 000 enseignants du collège observent une grève nationale dont le mot d'ordre a été décrété par la Fédération nationale de l'enseignement (FNE), affiliée à l'UMT et la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), affiliée à l'UGTM. La grève vise à «réparer les torts subis par un contingent d'enseignants fort de 22 600 personnes», explique à ALM Moulay Lhoussaine Idrissi, membre du secrétariat national de la FNE. La principale revendication des grévistes concerne le régime indemnitaire. Le statut de 1985 a institué la promotion interne par trois moyens : le diplôme, le concours et l'ancienneté. Contrairement aux enseignants du primaire et aux inspecteurs de l'enseignement, les promotions des enseignants du collège «ont été gelées de 1990 à 1994 sous prétexte que le ministère avait puisé tous les postes budgétaires les concernant», explique à ALM Mohamed Benjelloun, secrétaire général de la FAE. La catégorie d'enseignants, qui répondait aux critères de promotion durant ces quatre années, réclame une «promotion exceptionnelle». Les autres exigent un nouveau statut du régime indemnitaire des enseignants indexés sous l'échelle 10. «Le passage de l'échelle 10 à 11 est plus difficile qu'un voyage à la lune», explique à ALM un enseignant du secondaire. Et il n'y a que deux moyens pour y accéder. Ou bien en réussissant un concours ouvert aux fonctionnaires indexés échelle 10 depuis six ans. Ou bien «brandir une décennie d'ancienneté en tant que fonctionnaire échelle 10, après avoir consommé des milliers de bâtons de craie». Les enseignants du collège, dont 70% sont des femmes, revendiquent le passage à l'échelle 11 après 15 ans d'ancienneté générale. Quel que soit le grade de l'enseignant du secondaire débutant, au bout de 15 années de service, il devrait atteindre l'échelle 11. Les enseignants revendiquent aussi la réduction de la durée du passage à l'échelle 11 de 10 à 6 années pour les fonctionnaires indexés échelle 10. Il faut dire qu'il existe une différence de salaire de 3200 DH entre l'échelle 10 et l'échelle 11. Un enseignant au collège qui a l'échelle 11 touche 8200 DH par mois. L'autre principale revendication des grévistes concerne justement les enseignants qui ont atteint le seuil de l'échelle 11. «Pour les motiver, pour qu'ils aient des perspectives dans leur carrière, il faut établir le régime des hors-échelle pour les enseignants du secondaire», indique M. Idrissi. Par ailleurs, les négociations avec le ministère de l'Education nationale ont revêtu un caractère officieux. Selon une source syndicale, le ministre, Habib El Malki, a contacté les syndicats pour leur demander d'ajourner la grève. Il leur a fait part de sa solidarité avec la catégorie des enseignants qui s'estime lésée. Mais a expliqué que la solution au problème ne relève pas seulement des compétences de son ministère. Il faudrait l'aval du ministère des Finances et de la Privatisation et celui de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Les syndicats réclament, de leur côté, l'ouverture de négociations pour régulariser la situation des enseignants. «Nous ne demandons pas l'impossible. On exige le dialogue», martèle M. Idrissi. Autrement, la FNE déclare se réserver le droit de décréter une grève nationale pour les 23 et 24 novembre, dans le cas où un dialogue sérieux et responsable sur «les droits légitimes» de cette catégorie ne serait pas engagé.