En Tunisie, la fin du délai fixé à jeudi minuit par le Président de la République Kaïes Saïed, aux formations politiques pour lui faire parvenir les noms de leurs candidats à la présidence du prochain gouvernement, tous ou presque des 38 partis et blocs parlementaires ont rendu leur copie et ont arrêté leurs choix. Il ne reste plus donc à Kaïes Saïed que d'y apposer avant lundi prochain, le nom de celui qui aura à charge de former un gouvernement et de tenter de recueillir les 109 voix nécessaires au parlement pour enfin gouverner. Mais la complexité politique tunisienne ne prête pas vraiment à un consensus et sûr que la tâche risque d'être ardue pour le futur désigné qui devra puiser des personnalités non issues de l'ancien régime et dont les mains ne soient pas sales et surtout qu'elles soient propres de tous les soupçons de corruption. Le doute et les manœuvres politico-politiciennes vont donc persister jusqu'au jour fatidique de l'approbation dans un mois après la nomination, délai que permet la Constitution tunisienne dans ce cas de figure au chef de gouvernement pour former son équipe. On s'en doute, les résultats sur le sujet ont fuité dans la presse. Des noms divulgués au nombre de vingt-et-un, quatre paraissent tenir la route et font l'objet d'un semblant d'accord de la majorité. Les grosses formations politiques tunisiennes comme Ennahdha (islamiste), « Qalb Tounes », « Tahya Tounes », « Machroou Tounes », « Al Badil » et des blocs parlementaires et non des moindres à l'instar d' »Al Moustakbal », la Réforme nationale ont été fidèles à leurs principes et ont tenu à jouer le jeu proposé par le Président de la République. Sans faire vraiment l'unanimité les noms de, Ridha Ben Mosbah (actuel ambassadeur de Tunisie à Bruxelles et ancien ministre du Commerce sous Ben Ali), Fadhel Abdelkafi (ancien ministre du développement qui a démissionné en 2016), Hakim Ben Hammouda (ancien ministre du développement et des finances en 2013-2014), et Mongi Hamdi (ex-ministre des Affaires étrangères 2013-2014) ont été cités à plusieurs reprises. De là, à dire que c'est « in the pocket » il n'y a qu'un pas que l'on ne saurait franchir même si l'un des quatre bonhommes aura de fortes chances dès lundi d'essayer de former un gouvernement dans le délai imparti par la Constitution, un mois. Pour ce faire, 9qalb Tounes a proposé Ahmed Najib Chebbi, Ridha Ben Mosbah, Mohamed Fadhel Abdelkafi ainsi que Lamia Fourati quand le Courant Démocratique suggérait Elyes Fakhfakh et Ayachi Hammami. Tahya Tounes a quant à lui recommandé Elyes Fakhfakh et Ridha Ben Mosbah tandis qu'Ennahda indiquait que le plus approprié des candidats pourrait être, soi Mongi Marzouk, Habib Kchaou ou Ridha Ben Mosbah.