Les palmiers étaient « malades »! C'est l'explication fournie à Hespress FR par Rachid Belamkissia, vice-président de la Commune de Kénitra, en référence à l'opération d'abattages de palmiers sur l'avenue Princesse Lalla Aïcha. Cette opération a fait entrer les habitants de la ville dans une colère noire, si bien que des riverains ont bloqué les pelleteuses venues pour déraciner les palmiers. Suite à la polémique, le président du Commune, Aziz Rabbah a indiqué dans un communiqué qu'il « regrettait profondément » le niveau de « mensonges et médisances » qui ont été relayés par certaines parties, assurant que ces palmiers ont fait l'objet de « plusieurs plaintes » de la part des habitants du voisinage. Selon Rachid Belamkissia, le vice-président du conseil communal qui dirige par ailleurs un bureau de topographie, les habitants de Kénitra ne « sont pas contre » l'abattage des palmiers « au contraire« . « Ceux qui ont critiqué c'est ceux qui ont entendu qu'ils allaient être transférés à Marrakech et vendus pour 12 millions. Ce ne sont que des rumeurs« , nous a-t-il assuré. En réalité, l'abattage de ces palmiers entre dans le cadre d'un marché d'un montant de 8,6 millions de dirhams, qui a été attribué il y a une semaine, selon le vice-président du conseil communal. Les travaux devraient prendre 8 mois et concerneraient non seulement l'avenue Princesse Lalla Aïcha mais aussi 4 avenues environnantes (avenue Moulay Abdellah, une partie de la rue Maâmora, et la rue reine Elizabeth) qui devraient subir le même sort. Rachid Belamkissia assure que ces palmiers vieux de plus de 70 ans (selon certains habitants de la ville) étaient « malades« , représentaient un « danger » et « menaçaient les habitants de la ville« . « L'un de ces palmiers allait tomber sur un habitant et ça allait causer sa mort il y a 4 mois de cela, un autre est tombé sur une voiture« , a-t-il déclaré affirmant que les palmiers étaient malades depuis plus de 15 ans et qu'il était impossible de les soigner. Des palmiers de 70 ans qu'on enlève. Je me demande ce qu'il en est de la suite . Tfou تم النشر بواسطة Hilmy Bengelloun في الاثنين، 13 يناير 2020 Et d'ajouter que trois palmiers sont tombés et que la commune en a abattu deux autres sur le total des 20 que compte l'avenue Princesse Lalla Aïcha. « Une commission composée de la Commune, des forces de l'ordre, des représentants des eaux et forets, est sortie pour confirmer que ces palmiers étaient dangereux pour les habitants », a déclaré le représentant de la Commune, ajoutant qu'ils seront remplacés par 30 autres « dix fois meilleurs que ceux qu'il y avait ». A la demande de recevoir un écrit officiel des autorités compétentes qui indique que les palmiers étaient effectivement malades et que leur état était dangereux pour les riverains, le vice-président a répondu qu'il n'avait pas les documents sous la main, affirmant toutefois qu'un procès verbal existe et qu'il a été communiqué la deuxième chaîne de télévision nationale. Au Maroc, les palmiers sont protégés par un Dahir et leur déracinement est strictement interdit par la loi. « On est au courant du Dahir, on connait tout« , a rétorqué le vice-président qui a expliqué que la Commune disposait d'un procès verbal. Pour sa défense, le vice-président a argué que dans le plan d'aménagement prévu du côté de la mosquée Badr, les arbres n'ont pas été déracinés. Les Kénitris ne décolèrent pas Sur les réseaux sociaux notamment des groupes de kénitris, on crie au scandale. Les habitants de la ville n'en démordent pas et appellent à ce que le conseil rende des comptes. Les photos des anciens kiosques qui faisaient le charme de la ville dans les années 90 ont par ailleurs été partagées et les internautes ont réagi avec nostalgie. Pour rappel, ces kiosques qui comptaient des restaurants de poissons, étaient construits en respectant les palmiers. Depuis, la commune a décidé de les enlever, laissant cet espace vide, en proie aux ordures. « Honte au conseil communal« , a dénoncé un internaute, affirmant que le PJD a fait une gestion « désastreuse » de la ville pendant deux mandats, « dans l'espoir qu'il n'y en ait pas un troisième« . Après l'affaire des bus à Kénitra qui laisse toujours les riverains aigris car la circulation de ces véhicules n'a toujours pas été rétablie et que le contrat avec la société délégataire a été prolongé jusqu'en 2034, un vent de critique s'est abattu sur le conseil communal de la ville, dirigé par Aziz Rabbah, par ailleurs ministre de l'Energie, des mines et de l'environnement. Les habitants sont révoltés et désespèrent de voir leur ville devenir une cité dortoir faite uniquement de béton et où les espaces verts s'amenuisent.