A l'issue de la réunion à Pau, hier lundi 13 janvier, des présidents du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad) du président français Emmanuel Macron, du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, du président du Conseil européen Charles Michel et du président de l'Union africaine Moussa Faki, l'heure était quelque peu à l'optimisme. Paris espère que ce sommet relancera une « dynamique » positive car on s'est parlé en se regardant dans les yeux et surtout en définissant clairement les choses. La France sait désormais à quoi s'en tenir, après « la confirmation publique, explicite, de la part des chefs d'Etat du G5, qui ont demandé à l'unanimité la poursuite de l'engagement militaire français ». Paris a eu le feu verts pour mener à bien (ce que du reste elle fait depuis six ans) dans cette vaste région déshéritée du Sahel, une guerre contre le terrorisme qu'imposent les groupes armés et islamistes. Au Sahel, c'est un nouveau visage de « Barkhane » qui se profile. Le contingent français devra se redéfinir et resserrer sa zone d'opération pour cibler les djihadistes. C'est un commandement conjoint Barkhane/G5 Sahel qui dirigera les opérations. En amont des forces spéciales européennes désormais baptisées « Task force Takouba » seront intégrées à Barkhane. Cette dernière dès la sortie de la réunion de Pau a été renforcée sur place de 220 soldats supplémentaires qui s'ajoutent aux 4 500 déjà présents dans la région. La force Barkhane ne se dispersera plus. Son objectif sera de devenir une force de réaction rapide au profit des armées locales. Partager à la fois le renseignement et les missions, au sein d'une coalition la plus large possible incluant également la force Takouba. Sur le terrain, force est de constater que les groupes armés et les djihadistes qui furent chassés du nord du Mali par les forces françaises de Barkhane se sont reconstitués en une autre géographie et depuis près de trois ans sont devenus une force déstabilisatrice. Pour le président français, Emanuel Macron, après les revers subis par, Barkhane (crash de deux hélicoptères), les armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso, il s'agit désormais de reprendre la main : « Il faut inverser le rapport de force, il ne nous est pas favorable », a expliqué l'Elysée. Paris, estime qu'un transfert de forces depuis le Moyen-Orient vers cette zone grande comme l'Europe se fait et plus particulièrement vers la région des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger) où les groupes tentent de bâtir leur sanctuaire. L'objectif sera d'éviter une contamination vers les frontières du sud (Côte d'Ivoire, Ghana, Togo et Bénin). Bref il faut la confiner à cette seule zone et la combattre. Un bémol tout de même, c'est que les Etats-Unis ont confirmé ce lundi 13 janvier leur intention d'entamer leur désengagement d'Afrique conformément à la volonté de Donald Trump. Cela tombe mal pour le G5 Sahel et pour les Européens car le retrait américain signifie la fermeture de la base de drones à Agadez, dans le nord du Niger, ce qui a fait dire à l'Elysée « L'engagement américain est crucial dans la région car ils fournissent des capacités critiques de surveillance, de ravitaillement en vol et certaines ne sont pas substituables ». En juin prochain à Nouakchott, le G5 Sahel se réunira de nouveau. Emmanuel Macron, le veut « des progrès tangibles devront être constatés ».