Le président d'Algérie Abdelmadjid Tebboune a nommé, ce dimanche 29 décembre, Belaïd Mohand Oussaïd, ministre conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la Présidence de la République, annonce un communiqué de la Présidence de la République diffusé via l'agence officielle. Belaïd Mohand Oussaïd a pour ce faire, laissé tomber hier, la présidence du parti qu'il dirigeait, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ). Il abandonne le parti aux bons soins du coordinateur du bureau national Djamel Benziadi chargé de conduire le parti et de provoquer un congrès extraordinaire en 2020 pour élire un nouveau président. C'est dire les sacrifices quand d'autres devoirs appellent. Cela étant, c'est un secret de polichinelle, Abdelmajid Tebboune est un imbu aimant soigner sa personne et se faire caresser dans le sens du poil. Aussi, il n'est pas étonnant qu'il privilégie les bienfaits de la communication dont il sait tirer profit à merveille. Samedi, donc, la présidence s'est pourvue dans communiqué histoire de mettre un peu d'ordre dans le désordre régnant. Et le texte n'est guère tendre envers les plumes quelles qu'elles soient, digitales, cathodiques, celles du clavier ou même du stylo ou du crayon à caricaturer. Jugez-en ! « La présidence de la République d'Algérie affirme que les informations diffusées à travers tout média ou plateforme de communication au titre de scoop ou dans le but de faire accroire à l'opinion publique à une proximité de la source d'information sans respect des lois de la République et des règles de la déontologie exposeront leurs auteurs aux peines prévues par les lois de la République ». Et les menaces envers « tout média ou support de communication » ne se limitent pas qu'à cela, les plumes ayant rédigé le communiqué expriment avec plus de netteté, « l'information officielle est rendue publique à travers des communiqués de la présidence de la République publiés par l'Agence Algérie presse service (APS) et que toute information rapportée en dehors de ce canal est à classer dans la case de la propagande et la désinformation ». Il est comme qui dirait que les vieux démons du soviétisme n'ont pas perdus leurs repères. La Pravda a même ressuscité et restera encore un temps, figée dans l'espace et le temps d'un éventuel mandat en Algérie. Mais en réalité dans tout ce tralala, Tebboune par ce communiqué interposé a visé dans l'histoire Ennahar TV d'un certain Anis Rahmani, ex « voix de son maître » qui mangeait dans la main des Bouteflika et autre feu Ahmed Gaid Salah que Dieu ait son âme. Bref, Ennahar TV était le « mégaphone » de la présidence dans un passé encore tout récent. Pour son malheur le média s'en était pris au président actuel du temps où il n'était qu'un éphémère Premier ministre, en l'accusant de profiter de ses vacances pour organiser une rencontre informelle avec le Premier ministre français Edouard Philippe. Mais l'animosité ne s'était pas limitée qu'à cela. Tout récemment pendant la campagne présidentielle, les journalistes d'Ennahar TV avaient avancé qu'il n'était plus le candidat de l'Armée. Connaissant l'ingratitude régnante dans la haute sphère algérienne on peut y voir là, un effet boomerang. La présidence a toutefois annoncé histoire de nuancer « la tenue de rencontres périodiques avec la presse pour expliquer la situation générale, requérant la pondération et la sérénité, pour répondre à toutes les questions de la presse ainsi que l'accréditation prochaine de journalistes de différents médias pour la couverture des activités présidentielles, sans distinction ou exclusion aucunes ». « La nouvelle République ne saurait être édifiée sans la concrétisation du principe de l'échelle des valeurs ». Pravda quand tu nous tiens !