Comme attendu, la Chambre des représentants américaine, à majorité démocrate, a adopté mercredi tard dans la soirée à Washington, deux chefs d'accusation contre le président Donald Trump, ouvrant la voie à un procès en destitution au Sénat. En effet, le 45è présidents des Etats Unis est accusé par les démocrates d' »abus de pouvoir" et d' »entrave au Congrès », devenant ainsi le troisième président de l'histoire des Etats-Unis à devoir affronter une telle procédure, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999. Le vote a eu lieu au terme d'un débat houleux tout au long de la journée de mercredi au sein de la Chambre des représentants, qui a révélé les divergences de taille entre les deux partis à l'image d'une Amérique profondément divisée. Pour que le président soit destitué, les deux tiers des sénateurs devront voter contre lui à l'issue du procès au Sénat qui sera présidé par un juge de la Cour suprême, une issue hautement improbable étant donné le soutien indéfectible des républicains pour le Locataire de la Maison Blanche. Trump répond en majuscule et en minuscule Dénonçant depuis le tout début de ette histoire une « chasse aux sorcières » menée par le camp des Démocrates, Trump a laissé éclater sa colère sur Twitter, en majuscule et en minuscule. Très remonté, il a assuré n'avoir « RIEN FAIT DE MAL », et dénonçé « UNE AGRESSION CONTRE L'AMERIQUE ». SUCH ATROCIOUS LIES BY THE RADICAL LEFT, DO NOTHING DEMOCRATS. THIS IS AN ASSAULT ON AMERICA, AND AN ASSAULT ON THE REPUBLICAN PARTY!!!! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 18, 2019 Accusant la « gauche radicale » d'être rongée par « l'envie et la haine », il a accusé les démocrates d'essayer «d'annuler le vote de dizaines de millions d'Américains » en tentant de le pousser hors de la Maison-Blanche. Pour lui, ses adversaires politiques venaient de commettre un « suicide politique ». « En réalité, ils n'en ont pas après moi. Ils en ont après vous. Je ne fais que les gêner», a-t-il encore tweeté dans la nuit. pic.twitter.com/DutxclyZw9 — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 19, 2019 La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, une farouche adversaire du président Trump, avait annoncé en septembre le début d'une enquête de destitution. «C'est tragique, mais les actes irresponsables du président rendent sa mise en accusation nécessaire », a rétorqué Nancy Pelosi, la chef des démocrates au Congrès. « Il ne nous a pas laissé d'autre choix », a-t-elle ajouté. Pour rappel, les démocrates accusent le locataire de la Maison Blanche d'avoir abusé de son pouvoir en conditionnant l'aide militaire américaine pour l'Ukraine au lancement par le gouvernement ukrainien d'une enquête sur les activités du fils de l'ancien vice-président Joe Biden, Hunter, au sein de la compagnie pétrolière Burisma. Toutefois, le locataire de la Maison Blanche a de fortes chances d'être acquitté dans son procès en destitution au Sénat, probablement en janvier. Les républicains (53 sièges sur 100) qui le contrôlent ont déjà prévenu que le président serait acquitté. Au Sénat, les démocrates devront en effet convaincre vingt sénateurs de l'autre camp de voter pour l'un des deux articles.