La cheffe des démocrates au Congrès américain, Nancy Pelosi, a assuré dimanche disposer d'assez de preuves pour destituer Donald Trump, à la veille d'une semaine cruciale dans la perspective de l'ouverture au Sénat, du procès du président des Etats-Unis. « Nous pensons qu'il y a assez de preuves pour destituer le président », a martelé l'élue de Californie, interrogée sur la chaîne ABC. Nancy Pelosi avait donné vendredi son feu vert pour l'envoi la semaine prochaine de l'acte d'accusation de Donald Trump à la chambre haute, après plusieurs semaines de bras de fer avec les républicains, ouvrant ainsi la perspective d'un procès en destitution imminent. Elle a confirmé dimanche qu'elle réunirait ses troupes mardi pour fixer le calendrier. L'actuel locataire de la Maison Blanche est devenu le mois dernier le troisième président de l'Histoire des Etats-Unis à être mis en accusation à la Chambre des représentants – « impeached » en anglais – dans l'affaire ukrainienne. Il a néanmoins peu de chances d'être destitué au Sénat, où les élus républicains, majoritaires, lui restent fidèles. « Nous avons confiance dans l'+impeachment+. Et nous croyons qu'il y a assez de témoignages pour le destituer », a, au contraire, assuré Nancy Pelosi, présidente démocrate de la chambre basse. Elus républicains et démocrates croisent le fer sur un autre sujet majeur, le témoignage de John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Ce dernier s'est dit prêt à témoigner au procès de Donald Trump, à condition d'être formellement convoqué par le Sénat. Or Donald Trump a laissé entendre vendredi, interviewé par la chaîne Fox News, qu'il pourrait empêcher l'un de ses anciens bras droit d'être entendu, invoquant le « privilège exécutif ». De son côté, Nancy Pelosi n'a pas exclu, si la majorité républicaine au Sénat ne convoquait pas M. Bolton, de l'auditionner à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Les démocrates accusent Donald Trump d'avoir abusé de son pouvoir en demandant à l'Ukraine d'enquêter sur Joe Biden, un rival potentiel à la présidentielle de novembre. Ils ont voté le 18 décembre dernier à la Chambre des représentants deux articles de mise en accusation de Donald Trump, pour « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès ».