La Chambre des représentants américaine à majorité démocrate a adopté hier soir (mercredi 18 décembre 2019) à Washington, deux chefs d'accusation contre le président Donald Trump, ouvrant la voie à une procès en destitution au Sénat. Accusé par les démocrates d' »abus de pouvoir" et d' »entrave au Congrès », Donald Trump devient ainsi le troisième président de l'histoire des Etats-Unis à devoir affronter une telle procédure, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999. Le vote a eu lieu au terme d'un débat houleux tout au long de la journée de mercredi au sein de la Chambre des représentants, qui a révélé les divergences de taille entre les deux partis, à l'image d'une Amérique profondément divisée. Pour que le président soit destitué, les deux tiers des sénateurs devront voter contre lui à l'issue du procès au Sénat qui sera présidé par un juge de la Cour suprême, une issue hautement improbable étant donné le soutien indéfectible des républicains pour le Locataire de la Maison Blanche. En parallèle au vote sur la destitution à la Chambre, le président Trump, qui a critiqué la « chasse aux sorcières » des démocrates tout au long de la journée sur Twitter, s'est exprimé lors d'un rassemblement électoral devant une foule de partisans au Michigan. « On ne dirait pas qu'on est en train d'être destitué, le pays se porte mieux que jamais » a-t-il clamé. « Nous n'avons rien fait de mal et nous avons un soutien immense et inédit au sein du parti républicain », a-t-il ajouté. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, une farouche adversaire du président Trump, avait annoncé en septembre le début d'une enquête de destitution. Les démocrates accusent le locataire de la Maison Blanche d'avoir abusé de son pouvoir en conditionnant l'aide militaire américaine pour l'Ukraine au lancement par le gouvernement ukrainien d'une enquête sur les activités du fils de l'ancien vice-président Joe Biden, Hunter, au sein de la compagnie pétrolière Burisma. MAP