Le marché marocain est inondé par l'offre de smartphones de différentes marques, à des prix adaptés pour toutes les bourses. L'on peut retrouver le nec plus ultra en matière de téléphonie mobile, mais l'on ne spécifie pas forcément les risques qu'encourent les utilisateurs. Le Débit d'Absorption Spécifique (DAS), qui fait référence aux émissions électromagnétiques, n'est pas forcément spécifié sur le packaging du matériel vendu au sein du marché national, chose qui menace bien la santé des consommateurs. On ne peut plus se passer de son smartphone actuellement. Cette « extension » de notre être nous assure divertissement, organisation et maintien des relations avec nos proches et le monde, du bout des doigts. Mais l'utilisation que l'on en a devient addictive, à tel point qu'il est difficile de concevoir la vie avant cette révolution technologique. En effet, loin est l'époque où l'on se servait d'un téléphone pour appeler ou échanger des messages. Maintenant, les smartphones sont un moyen pour assurer une présence dans le monde numérique, d'afficher un statut social, de dire que l'on « existe ». Malheureusement, au-delà du prix à payer, qui n'est pas forcément de nature fiduciaire, l'on peut bien payer de sa santé. Un risque méconnu des utilisateurs Les utilisateurs ignorent souvent les risques qu'ils encourent lors d'une utilisation excessive de nouvelles technologies. Outre l'addiction 2.0, l'on peut bien souffrir de déformations physiques, notamment au niveau du cou et des mains, sans parler de la fatigue imposée sur les yeux. En effet, si certains constructeurs affichent désormais le niveau de lumière bleue émise par leurs terminaux, d'autres en décident autrement. L'autre phénomène occasionné, et dont on ignore la présence, est l'émission de radiations via ondes électromagnétiques. Cela se fait sentir en grande quantité au niveau des antennes télécoms que l'on voit installés sur les toits de certains immeubles, mais aussi avec un usage quotidien de smartphones. L'effet ne se fait pas forcément ressentir dans l'immédiat, mais il arrive que ces ondes résultent dans différentes anomalies, notamment des irritations de la peau, des nausées, et peuvent même être nocives pour le développement des fœtus. Selon Bouazza Kherrati, président de la Fédération Marocaine des Droits des Consommateurs (FMDC), le danger des radiations électromagnétiques au Maroc est bien là, mais l'on « adopterait la politique de l'autruche pour ce qui est de la gestion de ce problème ». Le risque est plus que triplé dans le milieu urbain, surtout que l'on retrouve plus de 3 antennes télécoms par bloc résidentiel, poussant le risque de développer des irritations de la peau, mais pire, des cancers. De plus, l'installation de ces pylônes est bizarre par endroits, notamment non loin des écoles et hôpitaux, deux structures qui comptent en leur sein des populations à risque. Un facteur cancérigène vendu à prix d'or Cela dit, l'on se penchera sur le cas des smartphones, qui doublent le risque du fait que l'on est en contact constant avec à longueur de journée, et de façon très rapprochée. Tout d'abord, il faut comprendre que le DAS devient nocif lorsqu'il dépasse le seuil de 1,6 watt par kilogramme (W/kg). Cela dit, et comme indiqué précédemment, cet indicateur n'est pas toujours affiché sur les boites des terminaux proposés sur le marché. Par ailleurs, il existe deux indicateurs pour le DAS, l'un portant sur la tête, le deuxième sur le corps. Le premier indicateur est le plus utilisé dans l'industrie par les constructeurs, du fait qu'il concerne une zone à haut risque du corps. Le deuxième indicateur pour sa part, est relatif à la distribution des radiations sur l'ensemble du métabolisme. Le DAS est ainsi classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) en tant que « facteur cancérigène possible de Classe 2B », qui compte notamment les champs électromagnétiques pouvant contribuer au développement de tumeurs cancéreuses. Bonne nouvelle pour les Marocains. Le royaume dispose d'un laboratoire spécialisé dans le traitement de ce genre de problèmes à Casablanca, mais l'on ignore tout de ce qui se fait à ce niveau. En effet, selon le président de la FMDC, le laboratoire en question, qui relève du ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie verte et numérique, communique peu. « Cette structure dispose des derniers équipements technologiques, mais l'on ne sait rien de ses travaux. Le ministère a tout mobilisé à ce niveau, mais l'on n'a jamais eu de rapport sur le contrôle des antennes télécoms et des smartphones à l'import. C'est le black-out total pour ce qui s'agit des risques des émissions électromagnétiques sur la santé des Marocains », explique Kherrati dans ce sens. L'autre problème avec la réglementation nationale, et contrairement à celle pratiquée à l'étranger, c'est que les constructeurs ne sont pas obligés de partager ce genre d'informations sur le packaging de leurs produits. Cela s'explique simplement par le fait qu'en affichant de tels indicateurs, les ventes devraient prendre un coup. Cette situation est bien alarmante, dans la mesure où l'on est en train de proposer des produits potentiellement dangereux pour la santé des consommateurs, mais que l'on choisit d'ignorer ce point quelque part. Cette situation ne fait d'ailleurs que s'aggraver, notamment du fait que le marché national connait une réelle inondation de smartphones de marques chinoises, mondialement connues pour pratiquer des prix bas avec des fiches techniques imposantes, ce qui encourage les consommateurs à acquérir de nouveaux terminaux. Toutefois, le prix d'un smartphone n'a rien à voir avec la qualité de ses composantes, ni du taux de DAS dont il dispose. L'on peut très bien acheter un smartphone à plus de 11.000 dirhams et se retrouver avec un DAS 3 fois supérieur à celui d'un terminal à 300 dirhams. Top 7 des smartphones avec un DAS élevé. Crédits photo : Hespress FR. Top 7 des smartphones avec un DAS bas. Crédits photo : Hespress FR. Dans ce sens, nous avons établi une liste de 74 smartphones, disponibles sur le marché national via circuit formel et informel, dont le DAS est supérieur à la limite autorisée (1,6 W/kg), mais aussi dont ce taux est bas à la moyenne : 1. Xiaomi Mi A1 (1.75) 2. Huawei P8 (1.72) 3. Huawei Mate S (1.72) 4. Motorola Moto Z2 Play (1.68) 5. OnePlus 5T (1.68) 6. Huawei Mate 9 (1.64) 7. Alcatel Touch Idol 3 (1.63) 8. Xiaomi Mi Max 3 (1.58) 9. Asus Zenfone 6 (1.57) 10. Huawei Mate 7 (1.54) 11. Nokia Lumia 630 (1.51) 12. Honor 8 (1.50) 13. Wiko Wim (1.49) 14. HTC U12 Life (1.48) 15. Huawei P9 Plus (1.48) 16. Huawei GX8 (1.44) 17. Huawei P9 (1.43) 18. Huawei Nova Plus (1.41) 19. Google Pixel 3 XL (1.39) 20. OnePlus 5 (1.39) 21. Xiaomi Mi A9 (1.38) 22. Apple iPhone 7 (1.38) 23. Huawei P9 Lite (1.38) 24. OnePlus 5 (1.39) 25. Huawei P9 Lite (1.38) 26. Xiaomi Mi 9 (1.38) 27. Xiaomi Mi 9 Lite (1.38) 28. Sony Xperia XZ1 Compact (1.36) 29. Google Pixel 3 (1.33) 30. HTC Desire 12/12+ (1.34) 31. Xiaomi Mi 9T (1.34) 32. OnePlus 6 (1.33) 33. Google Pixel 3a (1.33) 34. iPhone 8 (1.32) 35. ZTE Axon 7 mini (1.29) 36. Xiaomi Redmi Note 5 (1.29) 37. BlackBerry DTEK60 (1.28) 38. Apple iPhone 7 Plus (1.24) 39. Honor 6X (1.23) 40. Asus Zenfone 5 (1.20) 41. OnePlus 7 Pro (1.19) 42. OnePlus 7 (1.16) 43. Honor 5C (1.14) 44. Honor 7 (1.13) 45. Honor 7X (1.07) 46. Apple iPhone 11 Pro Max (0.99) 47. Apple iPhone 8 Plus (0.99) 48. Apple iPhone XS Max (0.99) 49. Apple iPhone XR (0.99) 50. Apple iPhone XS (0.98) 51. Apple iPhone X (0.98) 52. Apple iPhone 11 Pro (0.95) 53. Apple iPhone 11 (0.95) 54. Nokia 6 (2018) (0.94) 55. Apple iPhone 6S Plus (0.91) 56. Apple iPhone 6S (0.87) 57. Sony Xperia XZ3 (0.86) 58. Honor 10 (0.79) 59. Honor View 10 (0.77) 60. Huawei P20 (0.76) 61. Huawei P20 Lite (0.75) 62. Huawei P20 Pro (0.73) 63. Huawei P30 Pro (0.64) 64. Sony Xperia XZ2 (0.56) 65. Nokia 8 Sirocco (0.59) 66. Samsung Galaxy S10e (0.58) 67. Wiko U Feel (0.47) 68. HTC U11 Life (0.28) 69. Samsung Galaxy S8+ (0.26) 70. Google Pixel XL (0.25) 71. ZTE Max Duo LTE (0.25) 72. LG G7 (0.24) 73. Samsung Galaxy Note 10+ (0.18) 74. ZTE Axon Elite (0.17)