Les Chabiba de la FGD a tenu ce week-end à Mohammedia son deuxième Forum en formant une structure organisationnelle conjointe. Si les jeunes du PSU, du PADS et du CNI affichent une ferme volonté d'évoluer tous ensemble sous la bannière de la FGD, cet avis ne fait pas unanimité parmi les bureaux politiques des trois formations de gauche. Pour autant, ce deuxième Forum de la jeunesse marque un cap vers le fusionnement des trois formations de la FGD. Explications. Tenant leur deuxième Forum à Mohammedia sous le slogan « Jeunesse de gauche unitaire, pour le changement démocratique« , les Chabiba de la FGD disposent désormais d'une plateforme conjointe de coordination au niveau national. Cette rencontre, à laquelle ont également assisté des membres des bureaux politiques des trois partis composant la FGD, a permis de lever un coin de voile par rapport à l'avenir de la Fédération. Evoluera-t-elle uniquement dans le cadre d'une coalition de trois partis qui concentrent leur force à chaque échéance électorale, ou que la donne politique impose une intégration des trois partis pour ne former qu'un seul bloc de gauche ? C'est l'une des principales questions débattues au cours de ce rendez-vous. Contacté par Hespress FR, le militant PSU et membre du Bureau national du Mouvement de la Jeunesse démocratique progressiste, Ahmed Assale, assure en premier lieu que la Forum de Mohammedia est « dans la continuité de la première édition qui a eu lieu à Kasba Tadla du 20 au 22 janvier 2017, où nous n'avons pas pu créer de structure organisationnelle commune« . Ce week-end donc, les trois Chabiba ont finalement pu créer leurs propres structures en élisant une instance décisionnelle et une instance exécutive. « Elles ont toutes les deux été élues par les bases des trois partis qui y sont tous représentés », précise Ahmed Assale, pour qui « le Forum de Mohammedia transmet le message aux directions des trois partis, signalant que les Jeunesses sont capables de concevoir une plateforme commune« . Les jeunes veulent « faire tourner la roue » Sur la question de savoir est-ce que les bureaux politiques des trois partis s'enthousiasment, ou pas, par rapport à l'idée de s'unifier définitivement sous la bannière de la FGD, notre interlocuteur rétorque que « c'est d'abord une polémique sur qui va conduire le projet de la Fédération ? ». Car selon lui, le fusionnement des trois partis finira par devenir une réalité concrète. « Le fusionnement aura lieu, aujourd'hui ou demain. C'est quelque chose d'inévitable, de plus qu'il existe déjà de facto« , souligne le jeune dirigeant qui ne perd pas de vu l'échéance de 2021 avec les élections législatives. « Les prochaines échéances électorales nous imposent le choix de trancher« , ajoute-t-il sur ce point. C'est que la Fédération qui totalise une dizaine de conseillers communaux à travers tout le pays, en plus de deux députés à la première Chambre, compte sur les prochaines élections pour augmenter ses scores. C'est à ce propos qu'Ahmed Assali explique que « les voix que nous engrangeons ne sont attribuées ni au PSU ou au PADS, ni au CNI, de même que les électeurs font confiance au programme commun aux trois partis« . Mounib réticente Invitée dimanche soir à l'émission web de Hespress « Niqach fi siassa » (débat en politique), la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib s'est montrée réticente quant à ce débat interne au sein de la FGD. L'intégration complète de ces trois composantes dépend, selon Mounib, des « conditions de maturation » du projet, tout en suggérant « l'ouverture sur d'autres formations politiques démocratiques, encore plus larges que les partis de la Fédération, et à ne pas lier l'intégration durant les élections« . La femme politique a également critiqué une certaine jeunesse de son camp, qu'elle a qualifiée d' »opportuniste« . Cette jeunesse considère, selon ses dires, « que l'intégration peut avoir lieu seulement si +Mounib s'en va+« . Et à la dirigeante de gauche de conclure: « je suis prêt à partir, si l'intégration dépend de moi« . Ahmed Assale estime pour sa part que les différends de vision que peuvent avoir les membres des bureaux politiques des trois partis quant à la question de l'intégration renvoie à une lutte pour les positions à prendre dans le futur. « Qu'ils se mettent d'accord en nous informant sur les résultats de leurs discussions. Quant à nous, les jeunes, nous serions certainement au rendez-vous« , a-t-il ponctué.