Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts cette fin de semaine à Taourirt l'ouverture de la 1re édition du salon de l'industrie de transformation d'olives sous le thème « l'industrie de transformation levier d'emploi et pilier de développement », en présence du Wali de la Région, le Gouverneur de la Province de Taourirt, du Président de la Chambre régionale d'agriculture et d'un nombre important d'élus locaux, de professionnels du secteur et responsables du ministère. Sur une superficie de 2600 m2, le salon reçoit en ce week-end plus de 100 exposants, dont près de 80 coopératives et GIE d'huile d'olive et olives de table et de produits de terroir. Il s'agit d'un rendez-vous programmé dans le cadre du contrat-programme conclu le Gouvernement et l'Interprofession oléicole pour la période 2009-2020. Une feuille de route pour le secteur qui fixe les objectifs à atteindre, se rapportant au développement de la production et de la qualité, au développement d'une valorisation forte et pérenne et à l'amélioration des conditions-cadres de la filière. Le salon se clôturera ce mardi 17 décembre. Il est fruit d'un partenariat entre le Ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le Conseil de la Région de l'Oriental, la Province de Taourirt, le Conseil municipal de Taourirt, la chambre d'agriculture et l'Association provinciale des producteurs de l'olive à Taourirt, et vise à renforcer la chaîne de valeur agricole de la filière oléicole en tant que vecteur de développement économique et de promotion de l'emploi. Un salon qui prend racine Dans le cadre du contrat-programme pour le développement des Industries agroalimentaires entre l'Etat et les professionnels du secteur pour la période 2017-2021, le Gouvernement s'est engagé à accorder de nouvelles aides pour la filière oléicole, notamment pour la construction et l'équipement des unités de valorisation et l'exportation de l'huile d'olive et les conserves d'olives. L'olivier constitue en effet la principale filière fruitière cultivée du royaume. Il représente 65 % de la sole arboricole nationale selon les chiffres du département de l'Agriculture. L'oléiculture constitue une source importante d'emplois procurant plus de 51 millions journées de travail par an, soit l'équivalent de 380.000 emplois permanents. Le verger oléicole national est constitué essentiellement de la variété « Picholine marocaine » qui représente plus de 90 % des plantations. La production oléicole au titre de la campagne agricole 2018/2019 est estimée à près de 2 millions de T, soit une hausse de 28 % par rapport à la campagne précédente (2017/2018). Industrialisation : les paliers à franchir Globalement, la production nationale est acheminée à hauteur de 65 % à la trituration et 25 % à la conserverie. La trituration des olives se fait par un secteur moderne et semi-moderne composé de 948 unités et un secteur traditionnel constitué d'environ 11.000 maâsras. La conservation des olives est assurée par 75 unités modernes de conserverie d'olives, ainsi que des conserveries artisanales. Pour les olives de table, environ les 2/3 de la production sont issues de conserveries industrielles et près du 1/3 est obtenu au niveau des unités artisanales. Les exportations moyennes annuelles sont de l'ordre de 82.290 T de conserves d'olives et 13.320 T d'huiles d'olive. Les principaux pays importateurs des olives de table marocaines demeurent la France, les USA, l'Italie et l'Allemagne, alors que les exportations marocaines en huiles d'olive sont destinées principalement vers les USA, l'Espagne et l'Italie. L'Oriental, un pourvoyeur national La filière oléicole au niveau de l'Oriental est parmi les filières végétales les plus importantes en termes de superficie de production et de création d'emploi. Les chiffres du ministère de l'Agriculture rapportent que cette filière représente près de 11 % de la superficie oléicole nationale. La superficie oléicole totale est de 118.000 ha dont 87 000 ha productifs (campagne 2018-2019). Depuis le lancement du Plan Agricole Régional, le rythme d'extension a été multiplié par deux, passant de 2000 ha/an à 4000 ha/an. La production oléicole est passée de 103.000 tonnes en 2008 à 192.000 tonnes en 2018, grâce à l'entrée en production des plantations oléicoles réalisées dans le cadre des projets Pilier II du Plan Maroc Vert et à l'amélioration de la conduite technique des vergers. La capacité de transformation est passée de 62.000 tonnes en 2008 à 86.000 tonnes en 2018, soit une progression de 38 %. Depuis le lancement du Plan Agricole Régional de l'Oriental, 33 projets de développement de l'olivier ont été lancés sur une superficie de 44.000 ha, avec un investissement à terme de 670 MDH au profit de 19.100 bénéficiaires. Le chiffre d'affaires de la filière est passé de 500 millions de Dhs en 2008 à près de 1,15 milliard de dhs en 2018 selon les chiffres du ministère, soit une progression de +130 % et la valeur ajoutée a progressé de +122 %, passant de 382 millions de dhs en 2008 à plus de 850 millions de dhs en 2018. En matière d'emploi, la filière a généré 4 millions de journées de travail/an, soit près de 31 % de la main d'œuvre employée en production végétale à l'échelle de la région. La Région dispose de 357 unités de trituration des olives (13 % modernes) d'une capacité de 45.500 T/an et 10 unités de conservation d'une capacité de 27.000 T/an et au programme 2020, la mise en place de 4 unités de valorisation. Akhannouch pour un tour de province En marge du salon, le ministre Aziz Akhannouch et la délégation qui l'accompagne ont effectué des visites de terrain à des projets agricoles au niveau de la Province de Taourirt. Le premier projet porte sur le lancement des travaux de reconversion de céréaliculture en amandier et en olivier sur une superficie de 3100 ha, dont 2950 ha d'amandier et 150 ha d'olivier, pour un montant de 43,5 millions de dirhams. S'inscrivant dans le cadre du pilier II du Plan Maroc Vert, ce projet vise le développement des filières amandier et olivier, l'amélioration des revenus des agriculteurs et la création d'emploi. Le deuxième projet concerne l'inauguration d'une unité intégrée de conditionnement de piment cerise à Taourirt sur une superficie de plus de 9 hectares pour un montant d'investissement de 29,5 millions de dirhams. L'unité intégrée comporte une unité de traitement, une unité de conditionnement, 4 unités d'emballage, des unités de stockage, de maintenance et autres dépendances. Le projet devrait permettre de créer 45 emplois permanents et 300 emplois saisonniers.