L'agriculture marocaine a pris un coup durant la campagne 2018-2019, mais il semble que les choses s'améliorent pour la campagne 2019-2020. En effet, les produits du terroir du royaume sont fortement présents sur le marché international, et certains produits ont particulièrement la cote auprès des consommateurs étrangers. Si la situation agricole a été en retrait pour la campagne 2018-2019, ceci est notamment du à la situation pluviométrique faible et aléatoire par régions. Dans ce sens, la production céréalière a subi une baisse de 30 % par rapport à la campagne 2017-2018, s'établissant à 52 millions de quintaux durant ladite période (26,8 millions de quintaux pour le blé tendre, 13,4 millions de quintaux pour le blé dur et 11,6 millions de quintaux pour l'orge). Cela dit, le reste des activités du secteur, notamment pour ce qui est agrumes, les olives et cultures industrielles se sont maintenues à un niveau correct. La production des produits du terroir, notamment le safran, l'argan, l'huile d'olive, etc., est en forte croissance, à en juger par le lancement et la participation du Maroc à plusieurs salons agricoles, au niveau national tout aussi bien qu'à l'international. Le dernier exemple en date est la participation du royaume au SIAL 2019 à Abu Dhabi, où les produits du terroir nationaux ont eu bon écho auprès des consommateurs étrangers. Ceux-ci ont particulièrement porté leur attention sur les épices, le miel, l'argan et ses dérivés, l'huile d'olive et le safran marocains, ce qui est un gage de qualité par rapport aux produits d'autres pays de la région. La promotion de ces produits, au niveau national tout aussi bien qu'à l'étranger, rentre dans le cadre de la stratégie initiée par le Plan Maroc Vert (PMV), afin de mettre en avant et de commercialiser la production nationale, permettant à l'agriculture nationale de renforcer sa présence sur le marché mondial. Un potentiel à ne pas négliger Si l'agriculture est le principal contributeur au PIB marocain, il faut bien comprendre que cela est poussé par les efforts déployés au sein du royaume tout aussi bien qu'à l'étranger. Au niveau local, il est à noter que le département de l'agriculture, relevant du ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a procédé à la mobilisation d'une quantité de 2,2 millions de quintaux de semences au profit des agriculteurs, mais aussi en proposant différents programmes d'aide à l'acquisition de matériel agricole, en plus d'encourager les investissements à ce niveau. Cette stratégie rentre dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA), qui vise à mobiliser une enveloppe de 3,91 milliards de dirhams au titre de la campagne 2019-2020. Au niveau international, il s'agit surtout d'accompagner les coopératives pour exporter leurs produits, et contribuer ainsi au développement du tissu socio-économique du monde rural. Dans ce sens, Hespress FR s'est entretenu avec Rachid Benali, président d'Interprolive, qui nous a indiqué qu'actuellement, plusieurs initiatives sont déployées afin d'accompagner les coopératives nationales à développer leurs activités, au niveau national tout aussi bien qu'à l'étranger. « Tout ce qui peut aider à promouvoir les produits nationaux est bien. Nous disposons de richesses qui n'existent pas à l'étranger, notamment l'huile d'argan et le safran. L'objectif aujourd'hui est l'exportation de ces produits doit être bien encadrée », a fait Benali. Pour comprendre ce point, il faut savoir que 25 exposants, représentant 74 coopératives, ont pris part au SIAL 2019, démontrant ainsi le potentiel du royaume à promouvoir sa production à l'étranger, mais surtout à proposer des produits qui répondent aux standards mondiaux en termes de qualité et de prix. Par ailleurs, le président d'Interprolive a expliqué que l'Agence pour le Développement Agricole (ADA) procédera au lancement de formations adaptées aux acteurs des coopératives, pour les aider à mieux vendre leurs produits, mais aussi à investir le marché international de façon correcte. Il est de même question de les accompagner dans l'obtention du label de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), garantissant la qualité des produits proposés. « Il faut aider ces unités à obtenir ce label, car cela est avantageux pour eux, dans la mesure où il faut bien comprendre que par n'importe quelle coopérative propose de bons produits. Les gens doivent par ailleurs comprendre que pas n'importe quel produit du terroir est bon », indique Benali dans ce sens. Selon lui, les consommateurs devraient offrir une chance aux produits du terroir locaux, notamment en achetant ceux qui sont certifiés, afin d'encourager les coopératives et les investissements à ce niveau.