Quarante ans après avoir reconnu la pseudo RASD (octobre 1979), le Royaume du Lesotho a décidé de retirer cette reconnaissance. Plus loin, ce pays d'Afrique austral affirme que ce retrait vient également « suspendre tout ce qui a précédé« . Cette annonce a été faite par Lesego Makgothi, ministre des Affaires étrangères et des Relations internationales du Lesotho, Envoyé spécial du Premier ministre du Lesotho, à l'issue d'une entrevue, mardi à Rabat, avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Il a ainsi confirmé la suspension de toutes les décisions et déclarations antérieures du Lesotho relatives au Sahara marocain et à la pseudo-rasd, ouvrant ainsi une « nouvelle page » dans les relations entre le Maroc et le Lesotho. L'Envoyé spécial du Premier ministre du Lesotho a, de fait, affirmé que son pays « s'engage à suspendre toutes les décisions et déclarations antérieures relatives au Sahara et à la RASD, en attendant les résultats du processus des Nations unies« , et à adopter une position de « neutralité » sur le conflit du Sahara. « Cette position sera observée dans les réunions régionales, sous-régionales et internationales« , a dit Makgothi, assurant que Maseru s'engage, de même, à « soutenir activement le processus politique mené par les Nations unies, en tant que cadre multilatéral pour parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable à la question du Sahara« . Cette nouvelle position, a-t-il poursuivi, sera communiquée aux Etats membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), ainsi qu'à l'Union africaine, et le Lesotho « agira en conséquence dans les enceintes régionales et internationales ». Et d'ajouter que « toute déclaration ou document différents, que ce soit avant ou après cette position officielle, sera nul et non avenu« . Le Lesotho « souhaite sincèrement que sa position de neutralité sur la question du Sahara donne un signal fort à toutes les parties que le Royaume du Lesotho soutient la communauté internationale dans ses efforts pour parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable à ce conflit régional« , a-t-il poursuivi, rappelant dans ce sens que son pays « avait annoncé, par une note verbale datée du 4 octobre 2019, sa décision souveraine de suspendre toutes ses décisions et déclarations » relatives au Sahara et à la RASD. Tout en disant « regretter » que cette position « ait fait l'objet de quelques malentendus », le ministre du Lesotho a indiqué être venu à Rabat « pour confirmer et clarifier » la position de son pays. Pour Nasser Bourita, il s'agit d'une décision qui lève toute ambiguité sur la position du Lesotho au sujet du Sahara marocain, et « ouvre une nouvelle page prometteuse en termes de coopération dans tous les domaines entre nos deux pays« . Cette nouvelle page, les deux Royaumes ont convenu de l'acter par l'ouverture « prochainement » des ambassades respectives en vue de renforcer leur coopération bilatérale et accompagner la nouvelle page qui s'ouvre dans leurs relations. Très désireux de voir ce pas franchi, Makgothi a estimé que « pour renforcer nos relations bilatérales, il est préférable de les hisser au niveau des liens diplomatiques très officiels« . De son côté, le ministre marocain s'est dit confiant que « l'instauration des ambassades sera un élément clef » à cet égard, promettant « d'autres bonnes nouvelles viendront par rapport à cette question« . Dans la même foulée, les deux pays ils ont décidé d'examiner les moyens de développer la coopération bilatérale, de lui imprimer une nouvelle dynamique, selon une « feuille de route couvrant différents domaines, notamment l'agriculture, la santé, la formation et la coopération sécuritaire et militaire« . C'est une nouvelle page qui vient « confirmer la dynamique positive que connaissent les relations du Maroc avec toute la région de la SADC« , s'est réjoui Nasser Bourita, faisant remarquer qu'aujourd'hui, « plus de la moitié de la SADC a évolué vers une position constructive par rapport à la question du Sahara marocain« . En effet, a-t-il rappelé, au cours des trois dernières années, au moins deux pays ont fait évolué clairement leurs positions : le Malawi en 2017 et le Lesotho en 2019, « qui s'ajoutent aux autres pays qui ont des positions constructives sur la question du Sahara marocain« .