Le Parlement européen doit discuter, ce jeudi 28 novembre, la situation politique en Algérie. Le débat qui sera sanctionné par le vote «d'une résolution d'urgence» a provoqué des remous chez le classe dirigeante en Algérie. Bien qu'elle soit symbolique et qu'elle n'oblige en aucun cas les institutions européennes ou les pays membres de l'Union à modifier leur approche envers l'Algérie, la résolution pourrait avoir bien plus de poids que prévu. En amont, ce vote a suscité de vives réactions de la part des dirigeants Algériens, du chef d'Etat par intérim Abdelkader Bensalah et du général, chef d'état major, Ahmed Gaid Salah, notamment. Le texte en question, devrait demander aux autorités algériennes de mettre un terme à la répression du Hirak et d'avancer sur le chemin de la démocratie. Selon une source au sein du Parlement européen, citée par TSA, les groupes parlementaires devraient voter à grande majorité cette résolution durant une séance plénière. Les eurodéputés devraient donc « condamner fermement les détentions arbitraires et illégales ainsi que les attaques et les intimidations de journalistes, syndicalistes, avocats, étudiants, défenseurs des droits de l'Homme et de la société civile et de tous les protestataires pacifiques qui ont pris part au Hirak », selon une copie du texte obtenue par TSA. Reprenant des chiffres sur le nombre des arrestations et des emprisonnements de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, le texte demande la « libération immédiate et sans conditions de tous ceux accusés pour avoir exercé leur liberté d'expression », tout en énumérant une vingtaine de noms de détenus, précisant toutefois que la liste est loin d'être exhaustive. Ainsi, le texte demande aux autorités algériennes de « mettre un terme à toutes les formes d'intimidation » à l'encontre des manifestants du Hirak, des défenseurs des droits de l'Homme, des journalistes critiques. Ils insistent aussi sur la nécessité « d'enlever toutes les restrictions aux manifestations pacifiques (...) » et de « supprimer et éviter tout usage excessif de l'utilisation de la force » par les forces de sécurité. Dans ses recommandations, le texte affirme que le Parlement européen « est convaincu que les réformes démocratiques et constructives (...) peuvent garantir la stabilité politique, économiques et sociale de l'Algérie » mais pour que cela soit possible, il faudrait que les autorités « engagent un dialogue sincère avec les organisations de la société civile pour créer un nouveau cadre juridique en conformité avec les critères internationaux des droits de l'Homme et la Constitution de l'Algérie ».