Le Secrétaire Général de la Coordination nationale des imams et fonctionnaires du secteur des affaires religieuses, Djelloul Hadjimi n'exclut pas de recourir à des actions de rue. En effet, Djelloul Hadjimi, a affirmé que son organisation compte tenir un rassemblement de protestation suite à l'échec des négociations avec le ministère de tutelle. Ce groupement « syndical et religieux » à la fois, pourtant proche du pouvoir algérien, n'en est pas à son premier fait d'arme. Une autre volte-face à l'encontre du régime algérien qui l'a toujours nourri à la main, sous le doux euphémisme « le vendredi blanc des turbans blancs en mouvement » avait engendré dernièrement une révision de salaire consistante à l'égard des imams. Ce coup-ci, principal point de discorde avec le mentor, « révision des statuts et de la réglementation relative à la Coordination à travers les wilayas, la dépénalisation des imams, l'ouverture d'une formation continue dans les universités et l'application du principe d'égalité des chances », le tout enveloppé d'une révision de salaire ainsi que d'une immunité au même titre que les magistrats et les parlementaires. La Coordination nationale des imams et fonctionnaires du secteur des affaires religieuses réclame en outre un logement de fonction, un véhicule de service, des promotions aux grades supérieurs, plus de sécurité dans l'exercice de ce métier et la dépénalisation des actes et prêches des imams. Djelloul Hadjimi histoire de renchérir, a indiqué que son organisation tiendra une réunion extraordinaire afin de fixer la date du rassemblement. Il explique que le choix de l'escalade vient suite à l'échec des négociations avec le secrétaire général du ministre des Affaires religieuses. Lors de ces discussions l'organisation avait mis l'accent sur la détérioration de la situation des imams, leur marginalisation, leur sécurité en dénonçant la tentative d'assassinat d'un imam à Biskra par des radicalistes religieux et la prise en otage des mosquées par des courants fanatiques. Ce à quoi a répondu ce dimanche à Oran, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi : « En tant qu'hommes du culte nous ne devons pas faillir à l'appel de l'Algérie et le corps des imams se joint à son peuple, à son armée et aux braves hommes qui ont protégé cette patrie contre les discours septiques et de mépris. Nous accompagnerons notre nation dans le changement et nous aspirons au bien après les prochaines présidentielles», a souligné le ministre. Le régime considère cette organisation comme sa filleule. D'ailleurs, elle a même fait dernièrement l'objet les éloges du général du corps d'armée chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, bref l'homme fort de l'Algérie, Ahmed Gaïd Salah qui avait loué « le rôle de sensibilisation des mosquées, des zaouïas [confréries soufies] et des imams ». Voilà-là un autre mouvement qui profite de la contestation à l'instar de la magistrature pour se refaire une santé matérielle. Fort à parier que Djelloul Hadjimi & co, dès la voiture de service obtenue prêchera à nouveau vendredi dans le sens du poil de la bête comme du temps de la fin du règne de Bouteflika où allant à contre-sens d'un Hirak naissant, il avait loué de tout son soul un cinquième mandat.