Le procureur du roi près du Tribunal de première instance de Casablanca a rendu public sa décision de poursuivre en état d'arrestation quatre autres personnes, à la suite de l'arrestation d'une première personne apparaissant dans une vidéo devenue virale. Sur les réseaux sociaux, cette vidéo filmée en caméra cachée dans une voiture montrait un homme à visage découvert négocier par téléphone la réduction d'une peine de prison pour une femme arrêtée et qui attendait le verdict du juge. Nouveau rebondissement dans l'affaire du « Semsar » (négociateur) pris en flagrant délit, alors qu'il négociait par téléphone auprès d'un juge la durée de peine à infliger à une femme dont la fille a filmé, en cachette, une vidéo prouvant les faits. En poursuivant quatre nouvelles personnes en état d'arrestation dans le cadre de ce dossier, le procureur du roi repose sa décision sur son premier rapport du vendredi dernier. C'est que les recherches effectuées par les services de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca sous le contrôle du ministère public près du Tribunal de première instance de Casablanca, avaient abouti à un certain nombre de données. Premièrement, on apprend que le principal inculpé paraissant dans la vidéo faisait l'objet d'un avis recherche. C'est dans le cadre d'une autre affaire d'escroquerie dans laquelle il est poursuivi car il se présentait devant ses interlocuteurs comme étant un procureur général du roi. De plus qu'il s'est avéré, selon le procureur, qu'il avait déjà été condamné pour des chefs d'inculpation similaires. La plaignante, qui a elle même filmé la vidéo devenue ensuite virale, a expliqué au représentant du ministère public que ce principal inculpé l'avait induite en erreur en lui promettant d'intervenir en son nom afin d'obtenir une peine réduite pour sa mère. Arrêtée et en attente de jugement au moment des faits, cette dernière devait voir sa peine réduite, moyennant une somme d'argent que le principal inculpé a évoquée à plusieurs reprises au cours de la vidéo partagée par sa fille sur les réseaux sociaux. Le procureur a également indiqué que le principal inculpé a fait croire à la fille qui a partagé la vidéo qu'il avait des relations avec les membres du pouvoir judiciaire, mais l'instruction a prouvé qu'il n'avait pas de lien avec l'autorité judiciaire qui a rendu son jugement dans l'affaire en cause. Un présumé usurpateur d'identité La même source a déclaré que deux agents de police sont soupçonnés de complicité avec le principal inculpé. L'un d'entre eux est soupçonné de lui avoir permis de prendre contact par téléphone avec la détenue et mère de la plaignante, tandis que l'autre est soupçonné d'avoir conseillé au principal inculpé de prendre la fuite après la parution de la vidéo à l'origine. Le procureur du roi a souligné que les recherches se poursuivent pour découvrir d'autres complices potentiels dans l'affaire, notant qu'il avait été décidé de renvoyer en état d'arrestation les suspects devant le tribunal. Ces derniers jours, la vidéo révélant une supposée « manipulation du jugement rendu par un tribunal » a secoué l'opinion publique après avoir largement circulé sur les réseaux sociaux, alors que les services policiers et judiciaires étaient en cours de recherche des personnes impliquées dans cet incident. Dans cette vidéo, on voit le principal inculpé, prétendant jouer le rôle de médiateur entre la fille d'une détenue mais pas encore jugée, et une personne qu'il présente comme le juge en charge de son affaire. Apparaissant notamment en train d'expliquer la procédure judiciaire en cours et les prévisions de la peine encourue, il a également été pris en flagrant délit alors qu'il évoquait par téléphone le montant de cette médiation, déclarée à 30 000 DH.