L'année 2019 touche à sa fin. Une année qui a connu beaucoup d'événements sociétaux qui ont marqué, bouleversé, et tenu l'opinion publique marocaine en haleine. Grèves, manifestations, boycott, scandales, drames, arrestations visitent de grandes personnalités, l'année 2019 a été une énorme succession de péripéties. Hespress Fr en rappelle quelques-unes aux bons souvenirs de ses lecteurs. Présentation du premier rapport officiel sur les événements d'Al Hoceima (4 juillet) Le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Ahmed Chaouki Benyoub, a présenté son rapport, de 65 pages, tant attendu, sur « les événements d'Al Hoceima et la protection des droits de l'Homme » le 4 juin. Le rapport s'articule autour de six chapitres principaux notamment les faits relatifs au début et à la poursuite des événements ainsi que les données qualitatives, les détenus du Hirak du Rif à Casablanca et la garantie d'un procès équitable, le travail et les efforts des autorités et des institutions constitutionnelles ainsi que les rencontres de communication et les initiatives des acteurs civils dans ce dossier. Le 5e axe quant à lui, dresse un résumé sur le contexte, les manifestations, la mémoire et l'espace. Et enfin le 6e axe apporte des conclusions et des recommandations pour traiter le dossier d'Al Hoceima. CAN2019 : les propos misogynes d'Adil Omari de Radio MARS (5 juillet) Lors d'un échange avec une auditrice sur le football marocain et la participation des Lions de l'Atlas à la CAN 2019, Adil Omari de Radio Mars a « invité » l'auditrice à aller « faire à manger et rester loin de la sélection marocaine » l'incitant à « s'occuper de ses affaires ». « Va regarder Choumicha » lui a-t-il lancé. Des propos qui a ont donné suite à une campagne d'indignation contre l'animateur que les internautes ont qualifié d«'impoli », « sexiste », et « manquant de professionnalisme ». Drame d'Imlil: la peine capitale pour les 3 principaux accusés (18 juillet) Le tribunal pénal près la Cour d'appel de Salé a prononcé, le 18 juillet, la peine capitale contre les trois principaux accusés dans le meurtre des deux alpinistes danoises notamment Abdessamad El Joud (25 ans), Yuone Ouzyad (27 ans) et Rachid Affati (33 ans). Les peines infligées par le juge aux 20 autres accusés vont de 5 à 30 ans de prison. « Shortez-les ou sortez-les », le mouvement en défense aux filles bénévoles belges (8 août) Un groupe de filles bénévoles belges se sont rendues au mois d'août au fin fond du Haut Atlas pour aménager une route pour la communauté vivant dans cette région enclavée. Mais tout ce qui avait attiré l'attention d'un député PJDiste et un instituteur, était la tenue de ses bénévoles (shorts et débardeurs) ce qui a donné suite au mouvement de solidarité « Shortez-les ou sortez-les ». Le mouvement mettait en avant que ces filles étaient venues dans le cadre d'une mission humanitaire pour entretenir une route délaissée par les autorités. Arrestation de Hajar Raissouni, journaliste d'Akhbar Al Yaoum (31 août) C'est une affaire qui avait secoué et divisé, l'opinion publique marocaine. Hajar Raissouni, journaliste d'Akhbar Al Yaoum et, par ailleurs, nièce d'Ahmed Raissouni, l'un des maîtres à penser du mouvement islamiste marocain, ancien président du Mouvement unicité et réforme (MUR), a été arrêtée le 31 août dans un cabinet de gynécologie de la capitale en compagnie de son fiancé soudanais. La journaliste a été poursuivie pour avortement et relations sexuelles hors mariage. Fin du boycott des étudiants en médecine (28 août) Fatigués de leur bras de fer avec leurs tutelles et la pression qu'ils ont subie pendant plus de 6 mois, les étudiants en médecine ont finalement lâché prise et mis fin à leur mouvement de boycott des cours de TP et TD, stages hospitaliers, examens de S2 et rattrapages le mercredi 28 août. Un accord de principe a été signé officiellement entre les deux parties qui consiste en la reprise des cours et la suspension du boycott. Grève de 5 jours des médecins du secteur public (23 août) Les médecins du secteur public ont observé une grève nationale les 15, 16, 19, 22 et 23 août, dans l'ensemble des services hospitaliers publics du Royaume, à l'exception des services d'urgences, de réanimation ainsi que les CHU. Une forme de protestation qui a été fréquemment utilisée par le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) qui dénonce « l'absence d'actions concrètes » de la part du gouvernement pour remédier à leur situation et appelle à « traiter en urgence » leur dossier revendicatif « légitime ». Quand Adil El Miloudi s'était attiré la foudre des internautes suite à ses propos « misogynes » (5 septembre) Lors de son passage dans une « émission » télé, le chanteur de Raï, Adil El Miloudi avait déclaré que « celui qui ne tabasse pas sa femme n'est pas un homme » poursuivant que « cela est normal, chacun peut faire ce qu'il veut de sa femme, la frapper, la tuer..."». Des propos qui lui ont coûté cher, mais aussi à la chaîne qui a été sanctionnée par la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle). Plus de 17 morts dans un accident à Errachidia (8 septembre) Un autocar s'est renversé sur la route reliant Casablanca et Rissani, au niveau du pont « Oued Damchan » (commune d'El Khank) suite aux crues causées par les pluies diluviennes. Un drame qui a fait quelque 17 morts. Affaire Raissouni: le verdict-choc (30 septembre) Accusée de débauche et d'avortement illégal, la journaliste d'Akhbar Al Yaoum Hajar Raissouni, a été condamnée, le 30 septembre, par le tribunal de première instance de Rabat à une année de prison ferme.Le médecin gynécologue a lui été condamné à une peine de 2 ans de prison ferme, assortie d'une période d'interdiction d'exercer de 2 années tandis que les autres coaccusés à savoir le fiancé Soudanais de Hajar, Refaat Amin, a également écopé d'une peine d'un an d'emprisonnement ferme, l'assistante du médecin de 8 mois de prison avec sursis et le technicien en anesthésie d'une année de réclusion avec sursis. Grâce Royale au profit des accusés dans l'affaire Raissouni (16 octobre) Derrière les barreaux pendant plus d'un mois, et ayant ouvert le débat sur les libertés individuelles au Royaume, Hajar Raissouni et ses co-accusés ont été graciés par le Roi Mohammed VI, mettant ainsi un terme à une affaire qui avait tenu l'opinion publique en haleine et déclenché nombre de manifestations et sit-in en soutien à la journaliste et ses co-accusés, mais aussi en défense des libertés individuelles. Buzz: quand un « Semsar » négociait avec une femme pour libérer sa mère (novembre) Dans une vidéo devenue aussitôt virale, un « Semsar » a été filmé en train d'expliquer à une jeune femme la procédure judiciaire en cours à l'encontre de sa mère et les prévisions de la peine encourue. Il a également été pris en flagrant délit alors qu'il évoquait par téléphone le « prix »de cette médiation, soit 30.000 DH. L'individu en question a été arrêté et condamné par tribunal de première instance d'Ain Sebaâ à 5 ans de prison ferme et 5.000 dh d'amende. Buzz: Le rappeur « L'Gnawi » condamné à une année de prison ferme (25 novembre) A l'origine du morceau « 3ach Cha3b« (vive le peuple), le rappeur Mohamed Mounir alias « L'Gnawi » a été condamné par le tribunal de première instance de Salé à un an de prison ferme assorti d'une amende de 1000 dirhams ainsi qu'un dirham symbolique au profit de la police. Le rappeur était poursuivi pour "outrage et insultes" à l'encontre de fonctionnaires de police, dans une vidéo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, et dans laquelle il avait proféré des insultes à l'endroit de ce corps. Arribat Center: début d'incendie au sous-sol du mall fraîchement ouvert (6 décembre) Dans la matinée du 6 décembre, un incident technique est survenu au sous-sol du centre commercial « Arribat Center » de Rabat, fraîchement ouvert après des années de travaux, qui a entraîné un début d'incendie de faible intensité, n'ayant donné lieu à aucun blessé ni dégât matériel. L'incendie a rapidement été maîtrisé par les équipes techniques du mall avec le renfort de la protection civile et des sapeurs pompiers, a fait savoir la direction du Centre. Education: Omar Balafrej tacle les enseignants (7 décembre) Lors d'une rencontre débat autour de la question de l'éducation au Maroc, le député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), Omar Balafrej a taclé les enseignants en déclarant : « malheureusement, il y a des individus qui n'ont pas trouvé de travail alors ils ont intégré l'enseignement, et ceux qui n'ont pas eu de bonnes notes se sont aussi dirigés vers le secteur de l'enseignement. Parce que les gens qui réussissent leur vie ne se dirigent pas vers l'enseignement. Et c'est un fait que nous devons changer et placer ce secteur parmi nos priorités ». Une déclaration qui a attisé la colère des enseignants.