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EN : Mustapha Hadji, semeur de trouble ou cible facile?
Publié dans Hespress le 11 - 11 - 2019

Le cas de Mustapha Hadji au sein de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) divise. Souvent au cœur des histoires et pointé du doigt pour de nombreux ratages dans l'instance marocaine, l'adjoint du coach des Lions de l'Atlas est plus que jamais sous les feux des critiques et pourrait bien jouer sa place. La récente affaire Mohammed Ihattaren n'arrange définitivement pas les choses pour l'ancienne gloire de l'équipe nationale. Mustapha Hadji est-il la mauvaise graine qui empêche la sélection marocaine de fleurir? Décryptage.
Badou Zaki, Hervé Renard, Medhi Benatia ou encore plus récemment Abderrazak Hamdallah, Hadji s'est fait de nombreux ennemis depuis sa reconversion en tant que conseiller. Arrivé à la FRMF en 2014 sous l'ère Zaki, l'ancien d'Aston Villa avait pourtant toutes les qualités pour remplir à bien sa mission : une connaissance du football du Royaume et une expérience de 10 ans sur le terrain avec la sélection.
Et pourtant, le Ballon d'Or 1998 ne semble pas vouloir se suffire de son poste, et y va de sa propre méthode, quitte à dépasser sa hiérarchie. Se sentant entraîneur à la place de l'entraîneur, Hadji prend des décisions, sans pour autant en informer ses supérieurs, à commencer par Badou Zaki, avec qui tout a commencé.
Contactée par Hespress FR, une source bien informée sur le dossier raconte un épisode particulier qui a poussé l'ancien gardien de but à claquer la porte du Mountakhab. « Je me souviens que Zaki avait envoyé Hadji à la recherche de nouveaux talents en Europe, mais aussi pour surveiller la situation des internationaux en club. Medhi Benatia, qui évoluait à cette époque au Bayern Munich, avait été sollicité par son club qui souhaitait le garder au repos, malgré l'appel de la sélection. Hadji avait alors accepté la requête des Bavarois sans demander l'avis du coach. Plus tard, Zaki avait été surpris par l'absence de son capitaine, avant de comprendre qu'il avait été devancé par son adjoint ». Depuis, la relation entre les deux hommes s'est rapidement détériorée.
Une version qui avait été également racontée par Zaki himself, qui avait qualifié son adjoint de « vipère », en affirmant que ce dernier avait fait des mains et des pieds pour l'éjecter, après avoir mené une guerre sans merci contre lui.
De son côté, Hadji semble refiler la patate chaude à son ancien collaborateur, affirmant que ce dernier manquait de communication avec son staff, prenant des décisions sans en discuter avec personne.
Hervé Renard, un Zaki bis
A l'instar de son prédécesseur, Hervé Renard a également dénoncé les méthodes « sous marines » de son ancien adjoint. Arrivé à la tête de la sélection en 2016, le technicien français entretenait pourtant des bonnes relations avec celui qui a choisi de rester à ses côtés pendant tout son mandat.
Pourtant, derrière ces grands sourires, cette prétendue complicité et les déclarations d'amitié devant les caméras se cachait un nuage gris qui pesait sur la tête du désormais coach de l'Arabie Saoudite. Les langues se sont déliées après la démission du Français durant cet été.
Bon Anniversaire Mustapha Hadji
Espérant une victoire contre le Cameroun comme cadeau
Happy Birthday Mustapha Hadji
Hope to offer you a win against Cameroon as a gift pic.twitter.com/yo08BFJ4mi
— Hervé Renard (@Herve_Renard_HR) November 16, 2018
Après la débâcle du Maroc face au Bénin en 8e de finale de la CAN 2019 qui l'a poussé à rendre son tablier, Renard s'est lâché sur l'ambiance qui régnait au sein de son staff. Vivement critiqué par son adjoint, sur ses choix de joueurs, le Français a répondu aux attaques de l'ancienne gloire marocaine en s'appuyant notamment sur l'expérience vécue par Badou Zaki
« Lorsqu'on est adjoint, on se doit de respecter une certaine déontologie et respecter aussi la personne avec laquelle on travaille. Sinon, on assume ses différences et on démissionne. Je n'ai pas de conseils à donner à Mustapha Hadji, qui a été un joueur exceptionnel pour le Maroc. Mais faire des commentaires négatifs après le départ de mon prédécesseur Badou Zaki, de moi, cela peut nuire à son image », avait-il lâché. Des déclarations qui ont d'autant plus soulevé des interrogations sur le rôle joué par Hadji pendant toutes ces années.
Hadji, le bouc émissaire?
Malgré les accusations dont il fait l'objet, l'ancien Lion de l'Atlas a toujours exprimé « son grand respect » pour les sélectionneurs qu'il a côtoyés. Dans un premier temps, Badou Zaki, tout en affirmant qu'il ne voulait pas « semer la zizanie », refusant de revenir sur cette affaire.
En second, le « Sorcier Blanc », pour qui il avait déclaré avoir toujours eu une grand admiration, notamment pour son travail fourni au sein de la sélection. Cependant, le frère de Youssef Hadji s'est montré beaucoup plus intransigeant envers l'ancien de Lille, particulièrement depuis la CAN loupée du Maroc en Egypte.
L'ex-international avoue avoir souvent remis en question les choix de son « patron » qui aura selon lui, toujours le dernier mot. « Je dis ce que je pense, mais la décision finale lui revient toujours. C'est mon patron. Par exemple, je n'étais pas d'accord sur la manière dont on a abordé les prolongations contre le Bénin. À mon avis dans le football, quand tu rentres dans un terrain et que tu as peur de perdre, c'est là que tu perds. Tu anticipes déjà la défaite. C'est ce qui nous est arrivé », avait-il expliqué.
Benatia et la CDM de la discorde
Pourtant, ce n'est pas seulement les sélectionneurs que Hadji semble irriter. Ce dernier avait également quelques difficultés avec les joueurs marocains, à commencer par Medhi Benatia qui avait fait une sortie médiatique fracassante après la fin du match disputé contre le Portugal, pour la deuxième journée de la phase de poules de l'équipe nationale, accusant, sans citer son nom, Hadji de « tourner le dos » à l'équipe.
«Certaines personnes proches de nous, nous avaient déjà tourné le dos après le premier match (contre l'Iran). Je le dis et le répète bien: certaines personnes proches de notre équipe même, pensaient qu'on était devenus des enfants gâtés depuis notre qualification à la Coupe du monde et qu'on ne méritait pas d'être là » , avait lâché Medhi Benatia au micro de Bein Sport.
Pour faire comprendre le message, l'ancien de la Juventus de Turin avait insisté sur le fait que ces personnes n'étaient pas « journalistes ou autres ». « Ce sont des gens proches qui ne devraient pas avoir ce genre de paroles et pourtant ils l'ont eu. Nous voulions leur montrer, à ces gens-là, à tous ces guignols... de quoi on était capable et qu'on était une génération avec beaucoup de cœur », avait-t-il ajouté.
Plusieurs mois plus tard, Fouzi Lakjaa, président de la FRMF avait confirmé qu'il s'agissant bien de Hadji, expliquant que les deux hommes étaient en froid depuis la CDM.
De son côté, le principal concerné n'a réagi que très tard sur cette affaire, expliquant que ses réactions étaient justifiées alors qu'il estimait que le groupe se comportait de façon différente. "Quand j'ai réagi en Coupe du Monde, ça n'a pas plu. vous avez vu ce que cela m'a coûté (les tensions entre lui et Benatia, ndlr). On m'a dit que j'ai pas le droit de parler car je suis pas le coach. En Russie, j'ai senti que le groupe n'était pas celui que je connaissais. et je regrette de ne pas avoir réagi avant le match de l'Iran", avait-il clarifié.
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Hamdallah, Ihattaren …. Des ratages qui coûtent cher à la sélection
Malgré toutes les mésaventures vécues par l'ancien footballeur et le départ de Renard, Hadji a gardé sa place au sein de l'instance marocaine, continuant à être présent, notamment aux côté de Vahid Halilhodzic, qui a pris ses fonctions il y'a quelques mois.
Pourtant, le technicien bosnien, désireux de nommer son propre adjoint, a été contraint de se plier aux règles de la FRMF, en acceptant la présence de celui qui occupe son poste depuis plus de 4 ans.
Avec la détermination de remodeler l'équipe nationale, Vahid s'est rapidement mis au travail, chargeant son adjoint de s'occuper du cas Mohammed Ihattaren
En effet, le coach adjoint de Vahid Halilhodzic avait reçu pour mission, de la part de la FRMF, de suivre au plus près, ce dossier majeur pour l'équipe nationale. Cependant, Hadji s'est contenté d'envoyer des messages au lieu d'avoir une conversation face à face avec la famille du concerné.
Un manque de professionnalisme criant qui a dû rebuter la famille Ihattaren alors que dans le même temps, la fédération néerlandaise maintenait un contact constant et permanent avec la jeune star du PSV. Résultat, la jeune pépite glisse entre les doigts de la FRMF et choisit de devenir Oranje.
Hadji n'en est pas a son premier échec. Avant Ihattaren, l'adjoint s'est mêlé de l'affaire Hamdallah, affirmant que ce dernier ne voulait pas rejoindre la sélection, une version qui a été démentie par l'attaquant d'Al Nasr.
En effet, Hadji avait informé Halilhodzic que Hamdallah ne comptait plus revenir en sélection. Une information complètement démentie par l'attaquant d'Al Nassr via une story sur son compte Instagram et une interview accordée à Radio Mars. Une sortie qui a mis la FRMF dans une situation très embarrassante.
« Hadji me dit 'Le coach voulait te mettre dans la liste pour les deux amicaux contre la Libye et le Gabon mais tu as pris un jaune en championnat et Vahid n'aime pas les joueurs qui en prennent. Et puis tu n'as pas marqué sur tes deux derniers matchs'. C'est une blague. Je l'ai simplement remercié pour ses conseils », avait déclaré le natif de Safi.
Ihattaren avec les Oranjes: La faute à Mustapha Hadji ? https://t.co/oVxbzHGbKx #Sport #Hervé_Renard #Lions_de_l_Atlas #Mohammed_Ihattaren
— HespressFR (@HespressFr) November 5, 2019
Jusque là protégé par la FRMF, Hadji pourrait bien perdre son immunité. Après avoir mis l'instance dans l'embarras, à plusieurs reprises, l'ancienne gloire marocaine est plus que jamais en danger.


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