Dans sa réponse ce lundi lors de la session mensuelle consacrée aux politiques publiques à la Chambre des représentants sur le « climat des affaires », Saâd-Eddine El Otmani a fait du récent classement du Maroc dans l'indice Doing Business 2020 (53e place) une démonstration que son gouvernement « a agi efficacement sur les leviers essentiels renforçant la compétitivité de l'économie nationale ». Ce qui n'est pas de l'avis de son opposition. L'attractivité des IDE, leur contribution à la production de richesses, et la création d'emploi. Voici in fine les trois axes autours desquels le Chef du gouvernement, suivi par les groupes parlementaires, ont débattu. Accueilli en fanfares par l'Exécutif, le récent « bond en avant » du Maroc dans le classement Doing Business (128e en 2010, 53e en 2020) est attribué, selon El Otmani, aux « diverses réformes législatives et réglementaires qui ont un impact positif sur la vie des entrepreneurs et des entreprises, profitant directement et indirectement aux citoyens ordinaires ». Photos: Mounir Mehimdate À cet égard, il a souligné que « les progrès accomplis par le Maroc dans l'indice du climat des affaires ont été réalisés grâce au travail collectif des différentes parties prenantes et à l'adoption d'un ensemble de réformes et de mesures contribuant à la qualité de nombreux services pour tous les citoyens, ainsi qu'à la transparence et à la gouvernance, notamment par le biais de la numérisation de l'accès à l'information« . El Othmani, pro business Plus en détail, le Chef du gouvernement évoque les « vertus » résultant de la réduction des délais, des procédures et du nombre de documents requis. « Il s'agit principalement de faciliter la délivrance des permis de construire, des transferts de propriété, des délais d'enregistrement des contrats de vente, et la simplification du processus de création d'une entreprise« . Il a également évoqué l'importance de donner aux citoyens l'accès aux jugements des tribunaux, de suivre les affaires qui les intéressent via Internet, ainsi que de rendre ces jugements dans un délai raisonnable, en plus de la numérisation de certains services liés à l'obtention de preuves, à l'autorisation et au paiement de taxes et au renforcement de la protection des droits des salariés. Photos: Mounir Mehimdate Le Chef du gouvernement a tenu à remercier « tous ceux qui ont contribué à cette réalisation« , notamment la Commission nationale pour le climat des affaires qu'il préside lui-même, ainsi que divers secteurs et départements, des institutions publiques et constitutionnelles, les deux Chambres du parlement, le pouvoir judiciaire, le secteur privé, les bancaire, les partenaires internationaux, ainsi que ses propres services en tant que patron de l'Exécutif. Sollicitation de la majorité Au cours de cette première déclaration publique depuis l'ouverture de la session parlementaire d'automne, El Otmani a exprimé la « nécessité de poursuivre les efforts pour appliquer diverses réformes structurelles, renforcer la confiance des investisseurs privés, compte tenu de la vive concurrence internationale dans ce domaine« . Ces objectifs, a-t-il ajouté, « ne pourront être atteints que par les efforts concertés de tous les acteurs et partenaires des secteurs public et privé, ainsi que par la réputée institution législative et les autres organes et institutions concernés, et en continuant de mettre en œuvre les réformes qui soutiennent les investissements et facilitent le travail des entreprises, en particulier les PME ». En somme, il s'agit d'une feuille de route qu'El Otmani dessine pour sa majorité gouvernementale, qui aura à voter les réformes liées aux centres régionaux d'investissement, proposer des lois liées à la Charte de la décentralisation administrative et faire suffisamment preuve d'audace lors de la discussion autour de la réforme fiscale. Photos: Mounir Mehimdate