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Les choix budgétaires retenus sont-ils adaptés à la réalité du Maroc ?
Publié dans Hespress le 27 - 10 - 2019

Le projet de loi de finances (PLF) 2020 a indiqué clairement que l'attention sera portée en priorité sur le social, tout en encourageant les investissements et en multipliant les aides aux entreprises nationales. Cela dit, l'exécution de ces mesures budgétaires est-elle adéquate à la réalité du Maroc, où bien doit-on s'attendre à un scénario de retards et d'échecs ?
Il est bien de dire que le secteur du social, notamment la santé, l'éducation, l'emploi, la sécurité sociale, etc., profitera d'un « réel » changement de la part de l'Etat pour l'année à venir. Entre modernisation desdits secteurs, inauguration de nouveaux centres, mise en place d'infrastructures adéquates, etc., nul besoin de nier que ces initiatives ressemblent beaucoup à celles présentées auparavant. En effet, l'exécution à 100 % de ces chantiers ne serait possible que « dans le meilleur des mondes possibles » comme le dirait Candide.
Le mot d'ordre, notamment la lutte contre les disparités socio-économiques, a été partagé bien avant la présentation du PLF par le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaaboun, le 21 octobre. Si cet objectif est des plus nobles, il n'en demeure qu'il faudra tout d'abord revoir et déployer des stratégies adaptées à la réalité du terrain, notamment au niveau des chantiers où rien n'a vraiment changé, si ce n'est empiré.
En effet, rien que pour l'éducation, le Maroc a adopté de nombreuses réformes, en se basant sur des études nationales, mais aussi en essayant d'adapter des modèles étrangers, qui ont été d'ailleurs des échecs, mais que l'on a tout de même suit, avant de dire que cela n'était pas adapté pour nous.
Cela dit, il ne faut pas être nihiliste non plus. Le royaume a bien enregistré des progressions notables au niveau de l'économie, situation qui est notamment due aux nombreux projets lancés dans l'automobile, et le secteur industriel en général, sans trop évoquer la campagne agricole 2018-2019, dont les réalisations ont plombé le PIB national.
Toutefois, il faut bien comprendre que le royaume cherche à « s'éloigner » de l'agriculture en tant que principal contributeur à sa richesse, pour se diriger vers des secteurs bien plus prometteurs, notamment les nouvelles technologies et les industries automobile et aérienne. Concernant ce dernier point, le Maroc reste un pays d'exécution, dans la mesure où, pour simplifier, nous ne produisons rien concrètement. Le royaume est plus dans la sous-traitance qu'autre chose actuellement. Nous fournissons une main d'œuvre qualifiée et à prix très concurrentiel, afin d'assembler et de produire des parts X ou Y pour des acteurs étrangers implémentés au sein du pays. Les postes de responsabilités sont toujours occupés ou supervisés par des étrangers en premier lieu.
Le Maroc devrait donc se lancer dans l'autre côté à ce niveau, et s'imposer ainsi en tant que pays industriel et créateur de technologies qui lui sont propres, car nous disposons du savoir-faire et des ressources nécessaires actuellement, mais cela bloque quelque part.
La LF 2020 sera-t-elle celle du changement « réel » ?
La loi de finance 2020 promet bien la réalisation de chantiers intéressants, mais, à l'image de ses prédécesseurs, ne devrait-on pas se poser la question à qui cela devrait profiter réellement ?
Selon Mohamed Chiguer, économiste et auteur de plusieurs ouvrages sur l'économie nationale, la LF 2020 profiterait principalement aux partenaires de l'Etat. « Avec cette loi, le gouvernement cherche à satisfaire le Fonds Monétaire International (FMI) avec ses revendications, à maintenir dans un niveau raisonnable les équilibres macroéconomiques, à satisfaire les partenaires sociaux dans le cadre du dialogue social, ainsi que le patronat avec des avantages fiscaux », nous a déclaré notre interlocuteur sur ce point.
Cette situation fait d'ailleurs que le royaume devrait se retrouver, une fois de plus, dans un scénario où les objectifs à atteindre sont nombreux, sans que le gouvernement puisse réaliser de grands changements, ce qui peut se traduire par des retards d'exécution. « Le paradoxe, c'est qu'en cherchant à satisfaire tout ce monde-là, on ne satisfait personne », explique Chiguer, indiquant que dans le cas du FMI, l'on risque bien de se retrouver face à une situation habituelle, notamment celle où le Fonds félicite le Maroc pour les efforts qu'il déploie, mais qu'il devrait toutefois poursuivre ses actions, car ce n'est pas encore suffisant.
Pour ce qui est de l'encouragement de l'entrepreneuriat, chantier qui devrait profiter d'un boost important au profit des porteurs de projets, la question du financement n'est pas vraiment le point important. L'accès au financement est bien « difficile », mais pas « impossible ».
Il est bien compliqué de décrocher un crédit auprès du système bancaire quand on se lance dans l'aventure entrepreneuriale, surtout lorsqu'on ne dispose pas de garanties, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras.
L'entrepreneuriat est avant tout un mindset, soit on est entrepreneur ou non. Le vrai challenge à relever est de mettre en place des structures d'accompagnement efficaces, et non pas de mettre à disposition des porteurs de projets des sommes d'argent, qui pourraient très bien être de l'argent jeté par les fenêtres. Un projet doit être accompagné tout au long de son étape de vie, de l'idée à la concrétisation sur le terrain. Si l'on a une idée, de l'argent, mais que l'on ne sait pas comment développer son projet, la faillite de celui-ci ne peut être qu'une évidence.
« Quand on a un projet bien ficelé sous la main, le financement vient bien plus facilement. Mais ce n'est pas ce que les porteurs de projets cherchent. Ils veulent surtout un accompagnement pour s'offrir une place sur le marché, et devenir des créateurs de valeur ajoutée. Si l'on s'engage à les aider dans ce sens, notamment en encourageant les grandes entreprises à investir dans ces projets, contre des avantages fiscaux pendant une durée déterminée par exemple, cela est profitable à tout le monde », nous a expliqué notre interlocuteur.
Il est donc bien facile de dire que l'entrepreneuriat contribuera à la lutte contre le chômage des jeunes actifs, mais il faudra bien penser à l'exécution de ce chantier, sous peine de voir les choses stagner à ce niveau.


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