À l'appel de la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF) – Contractuels-, une grève nationale de 48 heures a été observée les 23 et 24 octobre, pour attirer l'attention sur leur situation. Les contractuels, qui ont également organisé un sit-in, ont exprimé, encore et toujours, leur attachement à l'intégration au statut de la fonction publique auprès du ministère de l'Education nationale, dénoncé les retenues sur salaire, et réitéré leur refus de passer l'examen de qualification professionnelle. Joint par Hespress Fr, Abdelfattah membre de la coordination nationale et enseignant à Sidi Kacem a indiqué que la grève, qui a été « une réussite », est destinée à « montrer à l'opinion publique locale que notre combat se poursuit et qu'on s'apprête à reprendre le même scénario de l'année écoulée s'il le faut ». Le débrayage a été respecté à hauteur de 95 à 98% dans plusieurs régions du Royaume, nous indique notre interlocuteur, assurant que le résultat final sera annoncé une fois la grève terminée. « Les enseignants qui ont participé à ce débrayage, l'ont fait à l'appel de la coordination, dont le but de la création est l'intégration de tous les enseignants au statut de la fonction publique, soit un droit réclamé par tous les enseignants membres de la coordination, y compris ceux qui n'ont pas quitté leur lieu de travail. Ils n'ont pas participé à la grève uniquement pour des raisons sociales et financières, par peur notamment de la retenue sur salaire (200 dhs)», affirme Abdelfattah. Notre interlocuteur nous affirme dans ce sens que l'ensemble des enseignants-cadres des AREF, près de 70.000, sont tous attachés sans exception à l'intégration au statut de la fonction publique. « L'enseignant est confronté à une multitude de difficultés, notamment sa relation avec la direction de l'établissement, sa relation avec son entourage et le regard de la société envers cet enseignant à qui on a imposé le recrutement par contrat, qui peut être soupçonné d'incompétence, de même qu'il est tout le temps menacé de radiation. C'est-à-dire que son statut social n'est pas stable, et ça, c'estce point figure parmi les inconvénients du recrutement par contrat auprès des AREF », souligne-t-il. Et d'ajouter: «Ces enseignants ne demandent rien. Ils ont une seule demande sociale et simple qui est l'intégration au statut de la fonction publique, pour protéger leur situation sociale, préserver les acquis des employés du secteur de l'éducation, et garantir et protéger les droits de l'élève à une éducation de qualité ». En dépit de ce débrayage, le premier depuis la rentrée scolaire 2019-2020, souligne Abdelfattah, aucune réaction n'a été observée du côté des responsables du secteur. Leur mouvement de protestation se poursuivra « espérons que les responsables aient une certaine maturité politique » et répondent à leurs revendications, insiste-t-il. « À travers la tenue de cette grève, nous envoyons des messages aux responsables, en espérant qu'ils nous convoquent pour un dialogue. Parce que le dialogue n'est pas une fin en soi, mais un moyen. Nous, on respecte l'état et ses institutions, donc, si on parle le langage des institutions, on veut avoir un dialogue sérieux avec elles, parce qu'il s'agit d'une large catégorie d'enseignants, près de 70.000. Il faut qu'ils discutent avec nous parce que c'est qu'avec le dialogue qu'on peut trouver une solution», martèle Abdelfattah.