Des chercheurs et experts marocains et étrangers sont en conclave, du 25 au 28 août à Rabat, dans le cadre de la 9è édition du Congrès mondial de la linguistique africaine et ce, pour examiner les défis que doivent relever les langues africaines à l'ère de la mondialisation. Organisée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, par l'Université Mohammed V de Rabat et le Laboratoire de recherche sur la culture, la langue, l'éducation, la migration et la société, cette manifestation, placée sous le thème « Langues africaines à l'ère de la mondialisation: de la description aux politiques de l'Etat », s'assigne pour objectif d'examiner les différents phénomènes linguistiques et culturels, ainsi que les facteurs qui influencent les langues africaines dans un monde en mutation, avec un accent particulier sur les langues en voie de disparition. Intervenant à la cérémonie d'ouverture, samedi, le directeur de la coopération et du partenariat au ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Anass Bennani a mis en avant le caractère particulier de la langue comme étant un outil fondamental d'expression pour l'être humain et un élément constitutif de son identité. M. Bennani a rappelé, dans ce sens, la diversité linguistique du continent africain, où une large frange de la population parle au moins deux langues locales en plus d'une langue étrangère, ajoutant que la langue est un instrument de cohésion sociale. Pour sa part, le président par intérim de l'université Mohammed V, Abdelhanine Belhaj a appelé à la documentation des langues africaines en danger, sous forme de dictionnaires ou de documents écrits pour les conserver et les transmettre aux générations futures. Faisant savoir que l'université Mohammed V accorde un grand intérêt aux langues africaines, M. Belhaj a souligné l'importance de cet événement qui constitue une opportunité pour les chercheurs désirant valoriser l'héritage linguistique africain, à travers des échanges de vues. De son côté, le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'université Mohammed V, Jamal Eddine El Hani a noté que le paysage linguistique dans le continent africain se caractérise par son pluralisme et son cachet identitaire, faisant remarquer que la cartographie linguistique en Afrique, englobant plus de 2.000 langues, nécessite une intention particulière pour la conserver et la transmettre aux générations futures. Le Maroc a veillé, dans ce sens, à sauvegarder son identité et son pluralisme culturel, à travers la mise en place d'instituts linguistiques permettant au Royaume de s'ouvrir davantage sur son environnement géographique et de forger une identité nationale enrichie par la diversité de ses affluents culturels, a expliqué M. El Hani. Intervenant par la même occasion, le président du Congrès mondial de la linguistique africaine, Felix Ameka a mis en relief la diversité linguistique comme fondement de l'humanité, soulignant l'importance des politiques étatiques dans le développement des langues, en particulier dans le continent africain. Les travaux de cette conférence seront axés sur « Les langues africaines dans les législations et les politiques », « La linguistique africaine », « Le brassage entre langues et diversité linguistique », « Les études amazighes », « Langue et développement », « Langues africaines et technologie », « Langues africaines et enseignement », « Langues africaine et traduction » et « La présence de la langue arabe en Afrique ». Cette édition sera marquée par la participation de quelque 400 conférenciers issus des mondes de la culture, de la politique et de la recherche scientifique, avec à la clé la présentation de plus de 300 articles scientifiques.