Tous les protagonistes abusant d'un système de surveillance des minorités ethniques et particulièrement les Ouïghours (ethnie musulmane) dans la région chinoise du Xinjiang ont été blacklistés par le département américain du Commerce. Elles sont une vingtaine d'organisations gouvernementales, dont le bureau local de la sécurité publique (ministère de l'Intérieur), et huit entreprises qui ont été écartées et interdites de commercer avec les Etats-Unis. Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross a déclaré pour étayer cette décision que « le gouvernement américain ne peut tolérer la répression brutale des minorités ethniques en Chine ». Les Américains estiment que c'est plus d'un million de personnes, notamment des Ouïghours, qui sont enfermées dans des « camps de rééducation ». Ils y subiraient lavage de cerveau et travail forcé. Xinjiang selon le département américain du Commerce, est devenue une prison à ciel ouvert, grâce à des méthodes ultrasophistiquées de vidéosurveillance, reconnaissance faciale, vocale, logiciels espions... pour mettre au pas cette ethnie de tradition musulmane qui se bat pour son autonomie. Les Etats-Unis se sont in fine, pliés aux ONG américaines qui depuis l'adoption du Uyghur Human Rights Policy Act, n'ont cessé les appels à accroître la pression sur Pékin. La Chine a défini quant à elle, ces centres comme ceux de « formation professionnelle », où elle interne pour des motifs tels que le port d'un voile ou d'une barbe trop longue tous ceux appartenant à cette ethnie majoritaire de cette province. L'explication est simple pour les autorités chinoises quant à ces détentions de masse, ces centres sont là, pour transformer leurs pensionnaires en meilleurs citoyens chinois tout en leur coupant leur lignée, leurs racines, leurs liens, leurs origines. Le gouvernement chinois s'efforce en outre de détruire chez les Ouïghours au nom de la lutte contre le séparatisme et le terrorisme islamiste, tout sentiment d'appartenance de leur ethnie et leur terre en détruisant de nombreux cimetières musulmans au Xinjiang. La démolition s'est accompagnée de celles d'une trentaine de mosquées et autres sites religieux. En plus des moyens technologiques inédits allant de la surveillance des réseaux sociaux aux systèmes intégrés de caméras à reconnaissance faciale, cartes d'identité numériques et smartphones sont aussi régulièrement contrôlés et les données effacées pour ces derniers. Patrouilles de police, sillonnent les routes et des checkpoints sur les routes ou encore à l'entrée des stations essence veillent à la sécurité. Turcophones et musulmans, les Ouïghours sont historiquement implantés dans la « Région autonome ouïghoure du Xinjiang » dans les confins du Nord-ouest chinois, à la frontière avec la Mongolie, la Russie, l'Asie centrale, le Pakistan et l'Afghanistan. Les Ouïghours représentaient dans les années 1950, 70 % de la population du Xinjiang aujourd'hui ils ne sont plus que 45 %.