Le député de Loire-Atlantique, ex-écologiste, était le candidat du groupe majoritaire LREM à la présidence de l'Assemblée nationale. Il devra remettre son poste en jeu à mi-mandat. Cela n'a été qu'une formalité. François de Rugy, candidat désigné par le groupe majoritaire LREM pour le perchoir, a été élu président de l'Assemblée par les 577 députés rassemblés pour la première fois. Le député de Loire-Atlantique a récolté 353 voix sur 543 exprimées. Face à lui, quatre candidats avaient été présentés par les groupes parlementaires: le député du Maine-et-Loire Jean-Charles Taugourdeau (LR, 94 voix), l'élue d'Eure-et-Loir Laure de La Raudière (Les Constructifs: Républicains, UDI et indépendants, 34 voix), Laurence Dumont (PS, 32 voix), et Caroline Fiat (La France Insoumise, 30 voix). L'ancien écologiste avait été choisi mardi matin comme candidat du groupe LREM à la présidence de l'Assemblée nationale, à l'issue d'un vote des 308 députés du groupe parlementaire au Palais Bourbon. Le député La République en marche (LREM) de Loire-Atlantique a été élu à la majorité dès le premier tour avec 153 voix sur 301 votants, face à l'élue de Loire-Atlantique Sophie Errante (59 voix), la députée du Pas-de-Calais Brigitte Bourguignon (54) et le député du Tarn Philippe Folliot (32). Dans son premier discours au perchoir, François de Rugy a souhaité œuvrer en faveur d'une Assemblée «plus efficace» et «plus démocratique», fixant comme objectifs la réduction du nombre de parlementaires et l'introduction de la proportionnelle. Autre dossier prioritaire du nouveau président, la transparence: «Remettons tout sur la table», a-t-il proclamé à la tribune, évoquant l'immunité parlementaire, le contrôle des notes de frais et la retraite des parlementaires. Avant de prôner un renforcement des pouvoirs du déontologue de l'Assemblée. Expérience François de Rugy, 43 ans, a été le premier à déclarer sa candidature le soir de sa réélection à un troisième mandat. Député depuis 2007, coprésident du groupe écologiste de 2012 à 2015, avant d'être désigné vice-président de l'Assemblée nationale en 2016, le député de Loire-Atlantique a mis en avant devant ses collègues de LREM sa bonne connaissance des rouages du Palais Bourbon. «Je pense pouvoir faire profiter de mon expérience à l'Assemblée nationale», expliquait-il ce lundi. Et de détailler au Figaro sa feuille de route en faveur d'une institution «plus démocratique, plus efficace et plus moderne»: «limitation du nombre de députés», «transparence», «lutte contre les conflits d'intérêt», «alignement du régime des parlementaires au régime commun», «rationalisation de la procédure parlementaire» sont les chantiers qu'ils veut lancer depuis son fauteuil de président. Tout en s'autorisant à exercer son mandat sur le terrain, «aux côtés des députés dans leurs circonscriptions». L'ancien membre d'Europe-Ecologie-Les Verts, candidat malheureux à la primaire de la gauche avec 3,82% des voix, se voyait ministre après la nomination à Matignon de Jean-Marc Ayrault, dont il a été l'adjoint à la mairie de Nantes. Il devient ce mardi le treizième président de l'Assemblée nationale depuis les débuts de la Ve République, et le quatrième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire. Après son élection, le nouveau locataire de l'hôtel de Lassay devrait présider début juillet la séance du Congrès réuni à Versailles par Emmanuel Macron, si sa tenue est confirmée. Il nommera un sage lors du renouvellement partiel du Conseil constitutionnel en 2019. Il présidera enfin le stratégique bureau de l'Assemblée nationale, qui gère le fonctionnement de l'institution. Ses vingt et un autres membres – six vice-présidents, trois questeurs, douze secrétaires – seront désignés mercredi par les députés.