Les revenus des youtubeurs marocains échappant au fisc continuent d'alimenter le débat. Le gouvernement planche actuellement sur des mesures, permettant aux producteurs de contenu sur cette plateforme sociale, de s'acquitter de leurs obligations fiscales tout en instaurant un cadre juridique approprié. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a annoncé à l'issue d'un Conseil de gouvernement, tenu le mercredi 24 mai, la volonté d'imposer une taxe aux youtubeurs « qui sera discutée dans une prochaine réunion ». Cette courte déclaration a suffi pour remettre sur la table le débat houleux des revenus des créateurs de contenu, qui échappent aux radars du fisc. Les réactions du côté des concernés n'ont pas fusé. Le seul à s'être prononcé, pour l'instant, est Mustapha El Fekkak, alias Swinga. Celui-ci a demandé « l'inclusion des youtubeurs dans le débat, afin que ces décisions soient logiques et respectent le principe de participation, que stipule la Constitution ». Crédits: Instagram Les revenus des Youtubeurs ne reposent pas uniquement sur les vues, mais également sur les partenariats et collaboration qu'ils font sur Youtube et d'autres plateformes. Calculer précisément leurs gains est donc une mission quasi impossible sur laquelle s'est déjà lancé la Direction générale des impôts (DGI) en 2022. La méthode trouvée par la DGI est de suivre le train de vie de ces créateurs de contenus et de comparer à leurs revenus déclarés. Les revenus de certains youtubeurs dépassent les 100.000 dirhams par mois, ce qui équivaut à un revenu annuel de l'ordre de 1,2 million de dirhams, écrivait le quotidien Assabah, dans un article paru en octobre 2022. Une somme qui rentre dans tranche de revenus sur laquelle un taux de prélèvement de 38% est imposé. Ainsi, si le revenu net imposable atteint 100.000 dirhams, le bénéficiaire doit payer un montant annuel d'impôt sur le revenu équivalent à 432.000 dirhams, ce qui équivaut à 36.000 dirhams par mois. Selon la même source, la moitié des créateurs de contenus ne déclarent pas de revenu ou, dans le meilleur des cas, dissimulent une partie.