Le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca a décidé de poursuivre en état de détention provisoire le député du Mouvement populaire Mohamed Mobdii ainsi que sept des treize autres accusés dans une affaire de détournement et dilapidation de deniers publics. Le juge d'instruction de la quatrième chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca chargée des crimes financiers a adhéré à la demande du procureur général de poursuivre en état de détention provisoire l'ancien ministre de la Fonction publique ainsi que sept d'entre les 13 autres accusés dans la même affaire, nous a confié une source bien informée. Après une longue audition par les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), Mohamed Mobdii ainsi que les autres accusés ont été déférés devant le procureur vers 18h mercredi avant que le juge d'instruction ne décide, le soir même, d'ouvrir une instruction judiciaire préliminaire à la demande du procureur général près la Cour d'appel de Casablanca. À la suite de cette première information judiciaire, qui sera suivie par une instruction détaillée, le juge d'instruction a adhéré à la demande du procureur général de mettre sous écrou Mobdii ainsi que sept de ses coaccusés peu avant minuit. Il a également décidé de poursuivre cinq autres accusés en état de liberté, mais sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national, précise notre source. Entre autres chefs d'inculpation retenus par le juge d'instruction, on trouve: détournement et dilapidation de deniers publics, corruption, faux et usage de faux et abus de pouvoir et abus de bonne foi. Lire aussi: Le parlementaire Mohamed Mobdii devant le Procureur général de Casablanca Ces accusations se basent sur une plainte pour détournement et dilapidation de deniers publics déposée par l'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) en février 2020 auprès du procureur général près la Cour d'appel de Casablanca. Plainte avec laquelle le procureur général avait interagit positivement en confiant l'affaire à la BNPJ, nous assure un membre de l'association, précisant que ce recours de l'AMPBP s'est basé sur un rapport de la Cour des comptes sur les dysfonctionnements de gestion et le manque de bonne gouvernance qu'a connu la circonscription de Fkih Ben Salah, mais aussi sur un rapport de l'Inspection générale du ministère de l'Intérieur ayant pointé du doigt lesdits dysfonctionnements, voire manquements. Après avoir refusé de comparaître à la suite d'une convocation de la BNPJ justifiant d'un certificat médical, le procureur général a émis un mandat d'amener par la force publique, apprend-t-on auprès d'une source proche du dossier. C'est ainsi que le président du conseil municipal de Fqih Bensaleh (depuis 1997) a été arrêté mercredi tôt le matin chez lui à Rabat par les éléments de la police judiciaire. Lire aussi: Affaire Mobdii: le MP appelle au respect de la présomption d'innocence Son refus de comparaître devant la BNPJ est venu à la suite de son élection président de la Commission de la justice et de la législation à la Chambre des représentants le 17 avril courant. Poste duquel, il a dû démissionner sous pression de son parti, selon des sources concordantes au sein du MP. Ce dernier a dailleurs salué cette démission dans un communiqué publié, hier, tout en appelant au respect du principe de présomption de l'innocence. Notons également qu'après le refus de comparaître, une délégation de l'AMPBP s'est rendue, lundi, auprès du procureur général près de la Cour d'appel de Casablanca pour s'enquérir sur l'évolution de la procédure judiciaire engagée à l'encontre du parlementaire du MP. A l'origine de la plainte, l'AMPBP pourrait se constituer partie civile dans cette affaire. La décision n'a pas encore été prise, affirme un dirigeant de l'association.