L'ex-secrétaire général du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle, Hassan Benmoussa, ainsi que sept directeurs centraux font les frais des défaillances graves du département dont ils avaient la charge. Une boîte plombée par une série de scandales financiers instruits aujourd'hui par la quatrième chambre de la Cour d'appel de Casablanca. En attendant, les mis en cause sont interdits de quitter le territoire par décision de justice. Une interdiction de quitter le territoire, avec retrait de passeport, accouplée d'une mise de tous les accusés à la disposition de la justice. C'est la décision prise à l'encontre de 9 accusés, dont l'épouse d'un ex-secrétaire général du ministère de l'Emploi, dans une nouvelle affaire de mauvaise gestion et de détournement de deniers publics enclenchée au tout début de la semaine dernière. Le nouveau scandale financier de cette fin d'année porte sur la mauvaise gestion au sein du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle. Le montant présumé détourné est estimé à 50 millions de DH, un don alloué par la Banque Mondiale et dédié à la formation professionnelle au Maroc. Sans compter bien évidemment quelques transactions douteuses contractées par le ministère au profit d'une société dénommée Rime-Service appartenant à l'épouse de l'ex-secrétaire général, Aïcha Kemmi. Les circonstances du déclenchement de l'affaire ont été provoquées le jour même de la passation des pouvoirs entre l'ex-Secrétaire d'Etat chargé de la formation professionnelle, Said Oulbacha et l'actuel ministre Jamal Agmani. Ce jour-là, comme l'avait rapporté la presse, une altercation a éclaté entre Hassan Benmoussa et Oulbacha, l'un accusant l'autre de mauvaise gestion et de dilapidation de deniers publics. Les menaces de dépôt de plainte judiciaire fusent de part et d'autre en la présence du ministre usfpeiste, fraîchement nommé à la tête du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle. Quelques jours plus tard, la machine judiciaire s'emballe. Une enquête judiciaire est ouverte sur ordre du Procureur général du Roi près de la Cour d'appel de Casablanca. La BNPJ est saisie, elle convoque les protagonistes, consigne leurs déclarations sur PV et transmet ses rapports au juge d'instruction de la même juridiction Jamal Serhane. Celui-ci, par mesures de précaution, ordonne la fermeture des frontières, avec retrait de passeport, à l'encontre de Hassan Benmoussa, son épouse, Aïcha Kemmi, et le petit carré de collaborateurs et directeurs centraux du ministère de la formation professionnelle. Il s'agit de Abdelmalek Chtibi, Mohamed Alami, Kamal Bekkali, Hassane Ben El Ammari, Driss Hamdoune, Mohamed Afilal et Mohamed Ghayyate. Selon les chefs d'accusation, il est reproché à ce beau monde d'avoir dilapidé et détourné de l'argent public, et falsifié des documents officiels. Selon une source judiciaire, Hassan Benmoussa est accusé, selon son statut de président de la Commission nationale des transactions au sein du ministère, d'avoir tout fait pour favoriser la société de son épouse, notamment lorsqu'il était question de transactions commerciales. L'on parle de montants «gonflés» avant l'ouverture des plis concernant les soumissions, pour réduire par la suite lesdits montants en falsifiant les documents afférents. Affaire à suivre de très près.