Le Maroc a reçu 15 offres de plusieurs pays pour acquérir la seule raffinerie du royaume, Samir, et tous ses actifs, qui appartenaient au milliardaire saoudien Mohammed Al-Amoudi, selon une source proche du dossier qui s'est confiée au site spécialisé Asharq Business. Tout au long du mois de février, la justice marocaine a ouvert la porte à la réception de propositions de rachat de la SAMIR, révèle Asharq Business avec Bloomberg, en rappelant que l'unique raffinerie du royaume est en liquidation judiciaire depuis 2016, à un prix d'ouverture d'environ 21 milliards de dirhams (environ deux milliards dollars). Selon la même source, les offres financières de rachat de la raffinerie de SAMIR variaient entre 1,8 et 2,8 milliards de dollars, ce qui signifie que certaines offres dépassaient le prix d'ouverture d'environ 800 millions de dollars. Ces offres provenaient de plusieurs pays, à savoir l'Arabie saoudite, les Emirats, l'Inde, la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne, en plus des Etats-Unis d'Amérique, précise la plateforme collaborant avec l'agence Bloomberg. Le Maroc propose à la vente la SAMIR La SAMIR, rachetée par le milliardaire saoudien Mohammed Al Amoudi en 1997, est en liquidation judiciaire depuis 2016 après avoir cessé ses activités, en raison de ses dettes qui s'accumulent à plus de 40 milliards de dirhams au profit des douanes et des banques. Il a été proposé à la vente pour la première fois en 2017, mais malgré la réception de plusieurs offres locales et étrangères, aucune d'entre elles n'a été acceptée à l'époque. Après l'arrêt de la raffinerie, le Maroc importe tous les produits pétroliers raffinés de l'étranger, ce qui l'a rendu vulnérable aux fluctuations des prix du marché international. À fin novembre 2022, la facture des importations énergétiques s'élevait à 141 milliards de dirhams, contre 67 milliards de dirhams pour l'année 2021. « Sauvetage possible ! » Depuis peu, sous la pression des médias et de la société civile, les efforts se sont multipliés pour le «sauvetage» de la SAMIR. La cour d'appel du tribunal de commerce de Casablanca a ouvert la porte pour la cession judiciaire des actifs de SAMIR conformément à l'ordonnance judiciaire ayant autorisé le Syndic judiciaire à recevoir des offres d'achat de la raffinerie et de l'ensemble des actifs s'y rattachant à l'exclusion de son passif, début février dernier. Les 15 investisseurs ayant concouru pour le rachat des actifs de la société ont présenté des offres accompagnées des garanties nécessaires conformément aux dispositions prévues à l'Article 636 du Code de Commerce. Selon le communiqué du tribunal de commerce de Casablanca annonçant l'ouverture de la réception des offres, ces dernières auraient été présentées au Syndic judiciaire, Abdelkebir Safadi, dans un délai de 30 jours à compter de la date de publication de l'annonce. Vraisemblablement, ces investisseurs auraient effectué, conformément à l'ordonnance du Juge Commissaire, une visite de la raffinerie et auraient également consulté le cahier des charges détaillé consultable au siège social de la société à Mohammedia. Pour rappel, la SAMIR a été placée en liquidation judiciaire avec continuité d'exploitation par le jugement n°38 rendu le 21/03/2016 par le tribunal de commerce de Casablanca et ses actifs avaient été valorisés en 2017 à 21,6 milliards de dirhams.