Malgré l'interdiction du ministère de l'Intérieur, militants de la Confédération démocratique du travail (CDT) et manifestants de tous bords sont descendu dans les rues de Casablanca, Rabat, Meknès, El Jadida, Mohammedia et plusieurs autres villes pour dénoncer la flambée des prix. Des slogans forts ont été scandés dans le boulevard Allal Ben Abdallah à Rabat par les manifestants contre la cherté de la vie et la flambée inédite des prix. Le boulevard Mohammed V étant quadrillé par les forces de l'ordre, les manifestants ont choisi le boulevard parallèle de Allal Ben Abdellah pour braver l'interdiction du ministère de l'Intérieur et organiser aux forceps leur «marche de protestation» contre «les prix trop élevés, le non-respect par le gouvernement de ses engagements et le bafouement des acquis des systèmes de retraites». À Casablanca, les forces de l'ordre ont quadrillé toutes les issues près du point de rassemblement des manifestants près de la section de Casablanca de la CDT à Derb Omar. Ce qui n'a pas empêché les manifestants de poursuivre leur mouvement sur place. A Mohammedia, les manifestants ont dénoncé « le deux poids deux mesures des autorités qui ne sont pas aussi fermes qu'avec les spéculateurs et les gros rentiers qu'avec les syndicalistes qui manifestent contre la cherté des prix ». A Meknès, les manifestants ont dénoncé l'interdiction des protestations par le gouvernement Akhannouch. El Jadida, les manifestants ont scandé: « haro aux augmentations incessantes des prix ». Plusieurs autres villes ont été le théâtre de pareils sit-in. Les défilés programmés se sont transformés en sit-in devant les sièges des sections locales de la CDT. Rappelons que les manifestations contre la cherté de la vie et les hausses inédites des prix ont été interdites dans plusieurs villes par le ministère de l'Intérieur. Mais,la centrale syndicale a annoncé leur maintien. Les autorités locales de plusieurs villes ont décidé d'interdire les manifestations qui étaient annoncées pour ce dimanche. Dans des décisions distinctes, adressées aux bureaux provinciaux et régionaux de la Confédération démocratique du travail (CDT) à l'origine de l'appel aux manifestations, les autorités évoquent notamment des «raisons sécuritaires». Les villes de Oujda, Marrakech, Larache étaient concernées, entre autres. Dans un communiqué diffusé vendredi, le bureau exécutif de la CDT a lui annoncé vouloir maintenir ces manifestations, rejetant «toute formes d'interdiction et de restriction du droit de manifester et de protester pacifiquement qui est garanti par la Constitution et les pactes internationaux».