La mère et la soeur de la militante politique Amira Bouraoui, au coeur d'un incident diplomatique entre l'Algérie et la France, ont été arrêtées à Alger, ont indiqué dimanche plusieurs médias algériens ainsi que le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Alors que Wafa Bouraoui a été relachée, la mère de la militante algérienne, Khadidja Bouraoui, a été transférée à Annaba (près de 540 KM d'Alger) et maintenue en garde à vue. Arrêtée le 3 février en Tunisie d'où elle risquait d'être expulsée vers l'Algérie, la militante Amira Bouraoui a finalement pu embarquer le 6 février sur un vol à destination de la France. Alger a jugé qu'il s'agissait d'une « exfiltration illégale » et a rappelé son ambassadeur « pour consultations ». Cette Franco-algérienne faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire en Algérie. Dans une note officielle aux autorités françaises, l'Algérie a dénoncé « une violation » de sa souveraineté, affirmant que des personnels diplomatiques et sécuritaires français avaient « participé à une opération clandestine et illégale d'exfiltration d'une ressortissante algérienne ». Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et le site Algérie Part, la mère de la militante, Khadidja Bouaroui, 71 ans, et sa soeur, Wafa, ont été arrêtées samedi soir par des gendarmes à Alger, et leur domicile a été perquisitionné. La soeur a été relâchée tôt dimanche, mais la mère « a été transférée » à Annaba (est), près de la frontière avec la Tunisie, où elle « risque d'être présentée aujourd'hui devant le procureur », a indiqué le CNLD, mais la mère n'a pas encore été libérée. Wafa Bouraoui s'est intérrogé ce dimanche en fin d'après midi sur le sort de la mère sur son mur facebook? Le journaliste Abdou Semmar, Directeur de publication du site Algérie Part, a affirmé ce dimanche sur sa chaîne YouTube qu'un mauvais traitement a été ingligé à la mère de Amira Bouraoui. Un cousin de la famille a été aussi arrêté et placé en garde à vue à Annaba, selon les mêmes sources. Après un grave coup de froid à l'automne 2021, Paris et Alger avaient scellé un réchauffement de leurs relations à l'occasion d'un déplacement du président français Emmanuel Macron à Alger en août dernier.