Invités de cette deuxième émission de Paroles d'Experts, Abdelmoumen Talib, Directeur de l'Académie régionale de l'Education et de la Formation (AREF) de la région Grand Casablanca-Settat, et Badr Almajdi, expert en éducation et relations parents-établissements scolaires privés. Au menu des discussions de cette rentrée scolaire particulièrement chère en cette période d'inflation: faut-il continuer à investir dans une école privée pour l'avenir de ses enfants ? L'éternel dilemme du choix entre public/privé pour scolariser son enfant revient en force cette année avec une tendance surprenante : 9,2 % des élèves du privé, soit plus de 92.000 élèves, ont migré vers le public. Parmi les raisons invoquées pour expliquer cette fuite du privé, des frais de scolarité en hausse, mais aussi une flambée des prix des fournitures scolaires et des livres. Sans oublier les incontournables cours du soir et activités extrascolaires qui viennent alourdir le budget. Malgré cela, le privé n'a pas dit son dernier mot. Parmi les avantages, une prise en charge individuelle de l'enfant: du transport, cantine, cours adapté… En revanche, à partir du collège, la migration vers le public est pratiquement forcée et ce, depuis toujours, compte tenu de l'absence d'offre dans le privé sur ce segment. Retour d'un climat de confiance dans le public Pour Abdelmoumen Talib, Directeur de l'AREF Casablanca-Settat, le succès du public s'explique aussi en partie par tous les travaux de réhabilitation des établissements scolaires publics, mais aussi un climat de confiance des parents d'élèves qui lui reconnaissent un enseignement de qualité. Un des points relevés par Badr Almajdi, concerne le manque d'implication des parents d'élèves du public dans le suivi de leurs enfants, contrairement à ceux du privé, considérés eux comme des "clients" plus attentifs à leurs dépenses. Alors quid de l'école de demain ? Malgré toutes les difficultés traversées et les nombreuses réformes qui se sont succédé, quelques indices encourageants laissent présager un avenir meilleur. L'un d'eux concerne l'implication des acteurs socio-économiques concernés, l'autre, les réformes engagées par le ministre de l'Education nationale M. Benmoussa, qui a mis en place une feuille de route ambitieuse à son département pour cette année scolaire 2022-23.
Quelques chiffres marquants de cette rentrée scolaire 2022-2023 : . 6,9 millions d'élèves inscrits dans les établissements publics, avec une hausse de 2,4 % . Baisse de 7% du nombre d'élèves inscrits dans le privé . Triplement des dépenses de scolarité en 18 ans pour les ménages . Le privé coûte dans certains cas 7 fois plus cher que le public