Les rentrées scolaires se succèdent et les problèmes sont les mêmes pour les parents. Comme à chaque rentrée scolaire, ces derniers se démènent pour satisfaire les besoins de leurs enfants. Un calvaire aggravé par la cherté des fournitures scolaires. C'est la rentrée. La plupart des établissements scolaires privés ont ouvert leurs portes depuis le 3 septembre et les autres le font aujourd'hui même. Pour le secteur public, la rentrée scolaire a été fixée au 16 septembre dans l'ensemble des établissements d'enseignement du Royaume, selon la décision du ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique N° 84 du 22 juin 2004, qui concerne l'organisation de l'année scolaire et la gestion des congés dans le secteur de l'Education nationale pour l'année scolaire 2004/2005. D'après un communiqué du ministère, la date de la rentrée scolaire pour cette année a été fixée en prenant en considération l'opération du Recensement Général de la population et de l'Habitat (RGPH) à laquelle participe plusieurs membres du corps de l'enseignement en tant que recenseurs et contrôleurs. Mais la rentrée scolaire signifie surtout qu'il est l'heure de se pencher sur le cartable. Après la préparation des frais d'inscription, l'achat de nouvelles tenues pour le grand rendez-vous, la bête noire des parents d'élèves demeure les fournitures scolaires. Non seulement les livres sont chers, mais en plus, ils se font très rares obligeant les parents à effectuer des tournées à travers les différentes librairies. Les parents sont à la peine en courant à droite et à gauche pour satisfaire les besoins de leurs enfants. Leur objectif : assurer à ces derniers une scolarité de bon niveau afin de leur garantir un avenir décent. D'un autre côté et au moment où le ministère de tutelle concentre beaucoup d'efforts pour élargir le réseau des établissements scolaires et pour généraliser la scolarisation pour les enfants âgés de six ans, la liberté des choix des manuels scolaires notamment dans le secteur privé, aggrave le fossé par rapport au secteur public. Dans certaines écoles privées, les nouvelles technologies de l'information font partie intégrante du programme. Il existe même des établissements dans lesquels l'inscription peut se faire en ligne, par Internet. En revanche, et dans le domaine de l'amélioration des services pédagogiques, les services concernés du ministère sont encore au stade de l'application du programme visant à généraliser l'utilisation des nouvelles technologies dans les établissements scolaires, en dotant les écoles et collèges de salles multimédia et en les connectant au réseau Internet à l'instar de ce qui a été réalisé auparavant dans les lycées. Officiellement, l'enseignement privé, qui a connu un développement remarquable grâce à la multiplication des projets réalisés dans ce secteur, joue un rôle important dans la promotion de l'enseignement, notamment au niveau du cycle primaire. Cependant, les niveaux d'instruction et de formation risquent d'être très différents entre les membres d'une même génération appelée à porter le flambeau de la construction et du développement du pays dans les années à venir. Les manuels et la méthodologie ne sont pas les mêmes. Le coût d'une rentrée scolaire pour un enfant en primaire peut atteindre jusqu'à 2000 dh et plus. Les parents n'ont plus qu'une seule issue : se tourner vers leur banquier pour trouver les meilleurs modes de paiement et les taux d'intérêts les plus bas. En ce qui concerne l'enseignement public, il ne s'agit certainement pas des mêmes dimensions côté dépenses, mais la souffrance est pratiquement la même. Dans ce sens, il est prévu que les enfants issus des milieux ruraux soient exonérés des frais d'inscription, sans parler des opérations de donation effectuées à chaque rentrée par des associations et d'autres intervenants de la société civile. Toujours est-il que ce sont les parents qui n'ont d'autre choix que celui d'assumer les frais d'une scolarité de plus en plus coûteuse, faisant par là-même augmenter les chiffres d'affaires des libraires et des imprimeurs. Les élèves sont loin de se soucier des problèmes financiers de leurs parents concentrés sur leur propre calvaire : avec des cartables bien garnis, ils croulent sous le poids des livres, cahiers et autres manuels, comme s'ils portaient tout le poids de leur savoir sur les épaules, allant de la maison à l'école et de l'école à la maison. Pourvu que l'apprentissage et la réussite soient au rendez-vous.