* La rentrée est devenue un cortège de dépenses qui oblige les familles à débourser jusqu'au dernier sou. * Les prix des fournitures scolaires connaissent d'année en année une ascension des plus spectaculaires. La reprise après les vacances s'avère onéreuse sur tous les plans. La hausse des prix est un sujet d'actualité dans tous les supports médiatiques. Et parmi les dépenses ayant bien pesé sur le budget des ménages, celle de la rentrée scolaire figure en bonne position. Le comble est que ces dépenses se traduisent souvent par un endettement pour des ménages qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. D'année en année, à chaque rentrée scolaire, les parents constatent des abus intolérables concernant la demande de fournitures scolaires par les enseignants aux familles, et ce dès l'école maternelle. Des plaintes successives ont souvent attiré l'attention sur cette situation récurrente, doléances qui restent souvent lettre morte. C'est dans cet esprit que s'inscrit la mise en place de nouvelles formules de financement. Le problème est que ces personnes se retrouvent souvent dans un cercle vicieux parce que pour profiter d'un nouveau crédit, elles sont appelées à rembourser l'ancien. D'aucuns estiment ne plus pouvoir bénéficier d'un crédit parce qu'ils ont des antécédents et sont facilement détectés par la centrale des contentieux. Ceci pour dire que les sociétés de financement sont sur leur garde, essentiellement dans un contexte marqué par la nécessité d'une meilleure maîtrise des créances en souffrance et d'une meilleure conformité aux règles de Bâle II. Depuis lundi dernier, c'est l'affluence dans les écoles privées. C'est la rentrée scolaire pour les classes maternelles et les primaires. L'énergie : quel impact sur la rentrée scolaire ? Et pour chaque rentrée scolaire, c'est toujours le même refrain. Pour que les enfants reprennent tranquillement le chemin de l'école, leurs cartables doivent contenir tout ce que réclame leur bonne éducation. Les parents doivent investir les grandes surfaces et les grandes librairies : leur but est de trouver les fournitures les moins chères qui pourront à la fois satisfaire leurs mômes et leurs enseignants. Et pour chaque rentrée, c'est toujours le même constat : l'éducation coûte de plus en plus cher et les sommes en jeu sont bien rondelettes. La rentrée est devenue un cortège de débourser qui oblige les familles à dépenser jusqu'au dernier sou. Au cours de la dernière quinzaine du mois d'août, les rayons des fournitures solaires sont pris d'assaut. Malgré la liste des fournitures scolaires données avant l'été, les retardataires et adeptes des achats de dernière minute sont encore très nombreux. Les dernières statistiques du ministère de l'Education Nationale indiquent que les inscrits dans le secteur privé sont au nombre de 848.000, soit 6% de l'enseignement. Le but du ministère de l'Education Nationale et de la Recherche Scientifique est que l'enseignement privé représente 20%. D'après Abdesslam Zerouali, responsable au sein du ministère : « Cet objectif est tout à fait normal dans une situation saine parce que les deux systèmes sont tout à fait complémentaires». Il estime par ailleurs que le recours de plus en plus massif à l'enseignement privé s'explique par sa qualité et par les différents avantages qu'il offre par rapport à l'enseignement public. Mais toujours est-il que l'accès à l'enseignement privé reste onéreux pour de nombreuses familles au revenu moyen. A l'instar des frais d'inscription qui sont élevés, les prix des fournitures scolaires connaissent d'année en année une ascension des plus spectaculaires. «Les prix de certains livres n'ont pas bougé, mais pour les nouveaux ouvrages, il faut dire que leurs prix sont très élevés». «A cela, il faut ajouter que la liste des fournitures scolaires est très longue», nous confie un libraire. La hausse du prix de l'énergie a eu une répercussion de plus qu'en 2005 en ce qui concerne les fournitures papetières. Il faudra ainsi débourser plus pour l'achat de papiers à dessin, classeurs ou intercalaires. La plus forte augmentation est à noter pour les fournitures non papetières, les tubes de gouache, les sacs à dos, les calculatrices. Certes, les frais varient d'une école à l'autre, mais il faut dire que l'école la moins chère coûte 500 DH par mois. Pour M. H., cadre bancaire : « J'ai deux petites filles inscrites dans une école privée, pour cette rentrée j'ai déboursé 8.000 DH entre frais de scolarité et manuels scolaires». Comment s'est-il donc procuré cette somme sachant que son salaire oscille entre 9.000 et 10.000 DH/mois)? Il a préféré puiser dans les facilités offertes par la banque. Et pour H. B., cadre dans une grande société, la rentrée lui a coûté 3.500 DH entre frais de scolarité et fournitures pour son fils unique. Le calvaire dans lequel vivent les familles à revenu moyen est presque le même que celui des familles démunies à quelques différences près. Parce que, conformément à la pyramide de Maslow, chaque fois que les revenus augmentent, les besoins suivent aussi la même tendance.