Les cours des matières premières sont au plus haut depuis 2009, dans la foulée du conflit armé entre la Russie et l'Ukraine. L'invasion russe contre l'Ukraine perturbe les principaux approvisionnements en énergie, en blé et en métaux qui connaissent déjà une envolée en raison de la pandémie. Bloomberg Commodity Spot, qui suit 23 contrats à terme, a grimpé de 4,1% mardi, rapporte l'agence Bloomberg. Dans un communiqué commun, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont alerté, pour leur part, sur les retombées économiques de ce conflit sur d'autres pays. « Les prix des matières premières sont poussés à la hausse et risquent d'alimenter davantage l'inflation, qui frappe le plus durement les pauvres », relèvent les deux institutions financières. Lire aussi. Les prix mondiaux des denrées alimentaires repartent à la hausse Et de prévenir que les « perturbations sur les marchés financiers continueront de s'aggraver si le conflit persiste ». Selon Bloomberg, « les sanctions radicales imposées à la Russie par les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie, ainsi que la flambée des coûts pour envoyer des navires dans la zone de guerre, mettent pratiquement au point mort les accords commerciaux avec le pays ». La Russie est un important fournisseur de brut, de gaz naturel, de céréales, d'engrais et de métaux comme l'aluminium. Cette escalade militaire aggrave un renchérissement mondial du coût de la vie qui a propulsé les taux d'inflation à des niveaux records. Aux Etats-Unis, première économie mondiale, la poussée inflationniste est au plus haut depuis quatre décennies. À travers le monde, les banques centrales se retrouvent face à un dilemme que posent la nécessité d'augmenter les taux directeurs et le risque de plomber la croissance économique. À Wall Street, les contrats à terme sur le pétrole ont passé mardi au-dessus de 105 dollars le baril pour la première fois depuis 2014. La Russie est le troisième producteur de pétrole au monde. Et ce pays et l'Ukraine fournissent également plus d'un quart des exportations mondiales de blé, un cinquième des ventes de maïs et une part similaire des expéditions d'orge, plus environ 80 % des cargaisons d'huile de tournesol.